La messagerie express à l'amende

Les clients de sociétés de messagerie n'ont pas vraiment pu faire jouer la concurrence sur la période 2004-2010. L'Autorité de la concurrence vient en effet d'infliger une amende de 672,3 millions d'euros à une vingtaine d'entreprises du secteur ainsi qu'à l'organisation professionnelle TLF. Ces entités ont été condamnées, d'une part, pour concertation sur des hausses tarifaires sur la période 2004-2010 et, d'autre part, pour concertation sur une méthode commune de répercussion d'une "surcharge gazole" sur la période mai 2004-janvier 2006. Le premier volet de l'affaire a impliqué vingt entreprises et a donné lieu à une amende de 670,9 millions d'euros, et le second volet a impliqué quinze entités et a abouti à une amende 1,4 million d'euros.

"Des tours de tables étaient régulièrement organisés en amont et en aval des campagnes de revalorisation tarifaire, ce qui permettait aux entreprises d'homogénéiser leurs demandes tarifaires et de sécuriser leurs négociations commerciales", explique l'Autorité de la concurrence. Ces échanges se tenaient en outre principalement lors de réunions tenues dans le cadre du syndicat TLF. Au niveau du volet "surcharge gazole", il y a eu entente sur "un principe et une méthode de répercussion en pied de facture de la hausse du prix du gazole [aux] clients".

Toutes ces ententes ont été portées à la connaissance de l'Autorité de la concurrence par le groupe Deutsche Banh (pour les agissements de sa filiale Shenker-Joyau devenue Shenker France) fin 2008 et courant 2010, ainsi que l'entreprise Alloin (groupe Kuehne+Nagel) en 2010. A ce titre, elles ont bénéficié du programme de clémence de l'Autorité de la concurrence. Il permet de bénéficier d'une exonération totale ou partielle de sanction pécuniaire.

Sociétés condamnées et montant de leurs amendes

Source : Autorité de la concurrence.