La Matmut progresse… et menace... Carglass
La crise n'a pas franchement impacté le groupe Matmut en 2011 : si son chiffre d'affaires a reculé de 1,4 %, à 1,8 milliard d'euros, il a aussi vu ses fonds propres progresser de 2,5 %, à 1,035 milliard d'euros, et son résultat net combiné passer de 13,5 millions (2010) à 25,4 millions d'euros (2011). Le nombre de ses sociétaires s'est, lui, étoffé de 1,8 % avec 3 millions de sociétaires à la fin décembre et 6,5 millions de contrats comptabilisés à la fin de la période, son volume total de contrats progressant de 2,1 %. Mieux, malgré un marché de l'automobile particulièrement chahuté l'an dernier, il a réussi à accroître son portefeuille de véhicules à moteurs assurés de 0,7 % (2,8 millions de véhicules environ). Cette activité a finalement participé à hauteur de 52,3 % à son chiffre d'affaires global 2011.
Augmentation du coût des réparations
Des chantiers majeurs n'en vont pas moins mobiliser le groupe mutualiste dans le domaine de l'automobile dans les tous prochains mois : s'il a enregistré un recul de la sinistralité l'an dernier, il a aussi constaté que le coût des réparations continuait d'augmenter, notamment en raison des pièces. "Le coût des réparations est lié aux pièces à hauteur de 35 ou 40 % à la Matmut", rappelle Daniel Havis, le P-dg du groupe Matmut. Le dirigeant souhaite aujourd'hui réduire cette part en s'appuyant en grande partie sur la Sferen, la société de groupe d'assurance mutuelle regroupant la Matmut, la Macif et la Maif : elle a déjà travaillé sur des recherches de synergies dans le domaine des achats hors assurance et elle doit mettre en place un réseau commun de réparateurs agréés et d'experts automobiles dès le 1er janvier 2013. "Nous sommes toujours partisans des pièces de réemploi et n'avons aucunement l'intention de nous passer des experts, même si certains processus peuvent être automatisés", précise Daniel Havis.
Carglass mis à l'index ?
Des mesures chocs semblent en revanche avoir déjà été décidées à l'encontre de certains professionnels impliqués dans les réparations. "Nous avons adopté une position commune à l'encontre des acteurs de la réparation et du remplacement de pare-prise", révèle Daniel Havis, au titre de président de la Sferen. Elle leur sera prochainement communiquée et elle pourrait faire l'objet d'une menace à l'égard du principal acteur de la réparation et du remplacement de pare-brise en France. En d'autres termes, il pourrait être mis sur la touche à la fois par la Matmut, la Macif et la Maif. Nombre d'assureurs lui reprochent depuis des années de participer fortement au renchérissement du coût des réparations en France. "Il s'agira d'une menace prospective", prévient Daniel Havis. Le principal intéressé est prévenu !
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