La grève profite au covoiturage
Au sixième jour de mobilisation, la grève dans les transports en commun continue. Alors que certains optent pour le télétravail, ceux qui n'ont pas cet avantage doivent se rendre au bureau. Dans ce contexte, un mode de transport bat des records : le covoiturage. Julien Honnart, fondateur et dirigeant de Klaxit, constate un engouement sans précédent. "Chaque jour on bat un record de nouveaux inscrits", se réjouit-il.
Lundi 9 décembre 2019, il enregistrait 14 fois plus de réservations de trajets que le lundi précédent. Chez BlaBlaLines, l'application pour les trajets domicile-travail de BlaBlaCar, on constate dix fois plus d'inscriptions depuis la grève et des trajets au moins multipliés par quatre.
Une solution qui reste complémentaire
"C'est dommage d'être tout seul dans sa voiture, juge Jean-Michel Douan, qui a expérimenté le covoiturage pour la première fois jeudi avec la start-up. "J'avais téléchargé l'application depuis très longtemps mais jamais quelqu'un ne s'était manifesté. Avec la grève, d'un seul coup, cinq ou six personnes m'ont contacté pour monter dans ma voiture". Jeudi dernier, ce directeur commercial de 41 ans a transporté trois personnes à bord de son véhicule pour un trajet entre Issy-les-Moulineaux (92) et le 16e arrondissement de Paris.
Reste que cette solution, aussi salvatrice soit-elle, ne peut complètement résoudre le problème. Julien Honnart reconnaît que le covoiturage est une solution "complémentaire" qui ne peut absorber tous les flux de passagers : "Les transports franciliens transportent des millions de personnes par jour, le covoiturage c'est quelques dizaines de milliers". Bien que le gouvernement ait autorisé les véhicules avec au moins trois personnes à bord à utiliser les voies réservées aux bus et taxis sur les grandes voies menant à Paris, 600 km de bouchons étaient comptabilisés lundi 9 décembre au matin.
Les initiatives se multiplient
Selon une étude réalisée par Karos, autre acteur du marché, on compte aujourd'hui 1,1 personne par voiture en moyenne pour un trajet domicile-travail et "si ce chiffre passait à 1,7 personne, c'en serait terminé des bouchons sur la route". Preuve du potentiel de ce marché, de nombreuses initiatives fleurissent, comme KwikCity, une start-up qui vient de démarrer en proposant sur Paris du covoiturage "instantané", donc sans rendez-vous pris à l'avance. L'utilisateur choisit parmi des lieux répertoriés et l'application indique les automobilistes à proximité pour s'y rendre.
Sur le créneau de l'économie solidaire, Mobicoop, plateforme sous statut de coopérative, fonctionne sans commission et affirme ne pas revendre les données de ses utilisateurs. Enfin, pour donner l'ampleur de ce phénomène, notons que Facebook a recensé plus de 600 000 personnes inscrites en France sur des groupes de covoiturage, particulièrement actifs ces derniers jours. (avec AFP)
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