La carte verte bientôt dématérialisée ?

Dans le contexte inflationniste actuel, le gouvernement et les assureurs ont tenté de trouver des pistes pour ne pas gréver un peu plus le pouvoir d'achat des Français. A l’issue d'une réunion avec Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, les assureurs se sont engagés  à "contenir l’évolution des primes moyennes de l’assurance du quotidien des Français sous l’inflation sur 2022 et 2023", selon un communiqué de l'organisme France Assureurs.

"Nous constatons depuis plusieurs mois une explosion des coûts de réparation des sinistres du fait de l’inflation du coût des matériaux et des pièces de remplacement. Dans ce contexte, les assureurs sont aux côtés de leurs assurés pour traverser cette période difficile. C’est le sens des propositions que nous rendons publiques aujourd’hui pour défendre le pouvoir d’achat des Français", déclare Florence Lustman, présidente de France Assureurs.

La fin du monopole des constructeurs sur les pièces détachées visibles

Cette problématique du coût des pièces détachées pour la réparation des véhicules oppose, depuis des années, les assureurs et les constructeurs. Elle reste également un point de désaccord entre le gouvernement et le secteur de l'assurance. Le ministre de l'Économie ne compte pas aller plus loin que son annonce datant d'il y a quelques mois. Celle-ci, qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, signe la fin du monopole des pièces détachées visibles pour les constructeurs, sous certaines conditions.

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"Nous pensons qu’il est également nécessaire de s’attaquer aux causes structurelles de l’inflation des coûts de réparation, en encourageant par exemple l’utilisation de pièces de réemploi et plus généralement le développement de l’économie circulaire, encore trop peu structurée dans notre pays. Il est aussi nécessaire de supprimer la carte verte désormais désuète", ajoute Florence Lustman.

Une carte verte digitalisée

Demandée par les assureurs depuis maintenant quelques années, la suppression de la carte verte pourrait être effective courant 2023. Ce certificat d'assurance figure sur les pares brises des véhicules depuis 40 ans. Entre-temps, l'Allemagne fut le précurseur d'une carte verte dématérialisée en 2008 avant d'être suivie par 18 pays de l'Union européenne depuis la décision de 48 bureaux nationaux européens du système de certificat d’assurance qui peuvent autoriser leur marché à émettre la carte verte de façon dématérialisée.

En France, le Fichier des Véhicules Assurés (FVA) créé en 2019, répertorie l’ensemble des véhicules. Alimenté par les assureurs, il est mis à jour dès lors qu’un contrat est modifié. Un support irréfutable qui remet en question l'utilité de la carte verte sur le territoire français. Selon un sondage de la compagnie d'assurance Leocare en partenariat avec YouGov, c'est 70 % des Français qui seraient d’accord pour dématérialiser la vignette verte.

60 millions d'euros et 1 237 tonnes de CO2 économisés

"Le coût de l’impression, du conditionnement et de l’envoi de carte verte, de 1,36 euro au total, permettrait d’économiser au moins 60 millions d’euros. Celle-ci pourrait être répercutée au profit des assurés leur redonnant du pouvoir d’achat, si touché à l’heure actuelle, sans compter la réduction de l’impact écologique sur l’environnement. Un combat qui en vaut vraiment la peine et sur lequel nous sommes mobilisés depuis déjà plus d’un an", déclare Christophe Dandois, co-fondateur de Leocare. Selon l'assureur, la digitalisation de la carte verte permettrait de mettre un terme à la production de 1 237 tonnes de CO2.

C'est pour ces raisons que Bruno Le Maire a annoncé en conférence de presse qu'il travaillait avec le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, à la dématérialisation de cette carte. Il pourrait donc annoncer ce qu'il qualifie de "choc de simplification" courant 2023.

100 euros pour les jeunes assurés en recherche d'emploi

Parmi les accords trouvés entre France Assureurs et le gouvernement, on note que les assurés de moins de 25 ans en recherche d’emploi pourront bénéficier d'une remise de 100 euros sur leur contrat d’assurance automobile ainsi que de l’extension du contrat d’assurance santé de leurs parents.