S'abonner
Services

Formation logistique : prime à la spécificité

Publié le 5 mai 2006

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
La 12e enquête annuelle réalisée par l'Aft-Iftim (*) sur les besoins en emplois et en formations dans la logistique met notamment en évidence que les titres professionnels sont désormais des critères de recrutement et que les thèmes de l'environnement et des NTIC progressent au niveau de la...
La 12e enquête annuelle réalisée par l'Aft-Iftim (*) sur les besoins en emplois et en formations dans la logistique met notamment en évidence que les titres professionnels sont désormais des critères de recrutement et que les thèmes de l'environnement et des NTIC progressent au niveau de la...

...formation continue.

L'importance de la formation initiale au moment du recrutement

L'enquête présentée par Jean-André Lasserre, directeur adjoint de l'Aft-Iftim (Institut pédagogique du transport de la logistique-département études& recherches), et Valérie Castay, chargée d'études, souligne que plus de 44 % des responsables logistiques accordent de l'importance aux formations spécifiques à la logistique lors du recrutement d'opérateurs et de cadres, cette proportion dépassant même les 50 % pour la catégorie "techniciens/agents de maîtrise". Une donnée intéressante quand on connaît le pourcentage des effectifs actuels faisant valoir une formation professionnelle en logistique : 21,6 % pour les cadres, 14,7 % pour les techniciens/agents de maîtrise, et 7,6 % pour les opérateurs. A propos de cette dernière catégorie, il est pertinent de noter que 8,2 % des effectifs sont des personnes n'ayant aucune qualification… Par rapport au recrutement d'opérateurs, "le Bac Pro Logistique confirme sa prééminence en tant que diplôme favori des recruteurs". Il devance le BEP Logistique&Commercialisation et le CAP Agent d'entreposage et messagerie. Par ailleurs, tous les TP progressent (préparateur de commandes en entrepôt, agent magasinier tenue de stocks…) avec une mention particulière pour celui de cariste d'entrepôt. Selon Valérie Castay, "les entreprises ont intégré l'existence de deux filières de formation, l'une diplômante, l'autre qualifiante, et ont l'intention de jouer sur les deux dispositifs, diversifiant ainsi leurs voies de recrutement, ce qui peut préfigurer le développement des titres professionnels". Pour les "techniciens/agents de maîtrise", on assiste à une forte structuration de la demande des recruteurs autour du niveau III et le Bac +2 est aujourd'hui quasiment indispensable. Le BTS Transport et le DUT Gestion Logistique et Transport règnent ainsi en maître tandis que le TSMEL conquiert une légitimité croissante. Evolution qui se fait au détriment du BEP Logistique et Commercialisation, en chute libre. Enfin, pour les cadres de la logistique, les diplômes d'écoles et d'universités à Bac +5 supplantent désormais les profils Bac +2 et Bac +4. "D'une part, les titulaires d'un Bac +2 sont aujourd'hui identifiés comme de futurs techniciens/ agents de maîtrise et d'autre part, les responsables d'entreprises commencent à intégrer la réforme d'harmonisation des diplômes européens basée sur les grades Licence-Master-Doctorat, soit Bac +3-Bac +5-Bac +8", commente Valérie Castay. Au final, il appert que les recruteurs mettent majoritairement l'accent sur le niveau I pour les cadres, le niveau III pour les techniciens, et le niveau V pour les opérateurs.

La formation continue en recul

Depuis 2003, le pourcentage d'entreprises déclarant avoir réalisé des formations continues pour les salariés affectés à la logistique décroît significativement (57,4 % en 2003, puis 47,2




FOCUS

Le top 5 des besoins en formation continue


Pour les cadres :
1) Réglementation/législation
2) Techniques de management
3) Sécurité/Prévention des risques
4) Stratégie logistique
5) Politique qualité/Normes Iso


Pour les techniciens/agents de maîtrise :
1) Sécurité/Prévention des risques
2) Réglementation/législation
3) Gestion d'entrepôt
4) Techniques de management
5) Politique qualité/Normes Iso


Pour les opérateurs :
1) Prévention des risques professionnels
2) Gestes et postures/Ergonomie
3) Conduite/Sécurité/Cariste
4) Informatique
5) Dynamique et efficacité du travail en équipe

% en 2004 et 42,4 % en 2005). Selon Valérie Castay, "les entreprises font manifestement preuve d'attentisme vis-à-vis des nouveaux dispositifs et de la réforme de la formation professionnelle". Considérant cette évolution comme contextuelle, l'inquiétude n'est toutefois pas de mise car les besoins existent (choc démographique et gestion des compétences, développement de la mobilité interne, fidélisation…). Il convient aussi de souligner que ce recul de la formation continue ne s'applique pas à la catégorie de "techniciens/agents de maîtrise", mais aux cadres et surtout aux opérateurs. Au niveau des besoins en formation (voir encadré), plusieurs éléments méritent d'être soulignés. Ainsi, Valérie Castay indique que "les besoins en matière de formation exprimés par les entreprises pour les cadres relèvent moins des cours techniques de logistique que des compétences connexes". En outre, les spectaculaires percées des citations pour les formations centrées sur les NTIC (NTIC/Système de communication interne/Messageries/EDI) et l'environnement s'affirment comme les faits marquants de cette enquête. Pour les techniciens/agents de maîtrise, les aspects sécuritaires et réglementaires, mais aussi les compétences en gestion d'entrepôt, figurent au premier rang des besoins exprimés. Enfin, pour les opérateurs, la prévention des risques professionnels reste au cœur des préoccupations, tandis que de forts besoins en compétences pour la conduite d'engins de manutention apparaissent. D'ailleurs, selon les projections à cinq ans des responsables logistiques, trois familles d'opérateurs se détachent : caristes, magasiniers, et préparateurs de commandes. Toujours dans ce registre prospectif, les techniciens et agents de maîtrise devraient s'affirmer comme de véritables gestionnaires d'entrepôts opérationnels (approvisionnement, recomplètement des stocks, expéditions, nouvelles technologies de l'entrepôt…), tandis que les cadres devraient s'imposer comme les maîtres d'œuvre de la stratégie logistique de l'entreprise, soit sur un mode global soit un mode projets.


Alexandre Guillet


* Enquête réalisée début 2006 sur la base d'un échantillon de 611 établissements (335 de 100 à 199 salariés, 204 de 200 à 499, 72 de 500 et +), sélectionnés sur la base des statistiques de l'Unedic.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle