Financer un véhicule n’est pas sans incidences !
Choisir un véhicule n’est pas tout. Encore faut-il le financer ! Reste qu’aujourd’hui plusieurs solutions s’offrent aux entreprises, ces dernières pouvant recourir à l’achat à comptant ou à crédit, mais aussi au crédit-bail, à la LOA et à la LLD. Des techniques de financement sont pourtant beaucoup plus développées que d’autres auprès de certaines catégories de sociétés : ainsi, si les grandes entreprises et les entreprises de tailles intermédiaires recourent massivement à la LLD pour financer leurs véhicules, c’est encore loin d’être le cas chez les PME/TPE. D’après l’Observatoire du véhicule d’entreprise (OVE), si les entreprises de plus de 1 000 salariés et celles de 100 à 999 financent leurs flottes en LLD à hauteur de respectivement 82 % et 56 %, ce n’est le cas qu’à hauteur de 6 % dans les entreprises de moins de 10 salariés. Ces dernières entités privilégient encore très largement l’achat (44 %), le crédit classique (22 %) et la location avec option d’achat ou LOA (28 %). Elles ne sont pas fautives pour autant, quelques obstacles semblant encore devoir être levés.
“Les captives de constructeurs n’ont pas forcément intérêt à développer la LLD. Les établissements financiers spécialisés souffrent encore d’un maillage géographique insuffisant et les grands intervenants du secteur de la LLD s’intéressent surtout à des entités qui exploitent un minimum de véhicules”, souligne Bernard Roland, le gérant de la société de conseil en gestion de flottes automobiles BRC*. De leur côté, les dirigeants de petites entreprises restent encore très attachés à la notion de propriété… ce qui ne doit pas les empêcher d’avoir constamment en tête certains paramètres s’ils optent définitivement pour l’achat ou le crédit. Ces deux techniques de financement ont des conséquences comptables non négligeables.
Une immobilisation dans les comptes
Sur le plan comptable, le recours à l’achat ou au crédit se traduit en effet par une immobilisation dans les comptes avec écriture d’amortissements (seule une charge régulière correspondant au loyer versé est passée avec la LOA et la LLD). “Les entreprises qui connaissent des difficultés de fonds de roulement n’ont donc pas intérêt à opter pour ces deux modes de financement”, poursuit Bernard Roland. Celles qui peuvent se le permettre doivent tenir compte pour leur part de certains paramètres si elles ne veulent pas avoir de mauvaises surprises. “Elles doivent se fixer à l’avance une durée de détention des véhicules et respecter ce délai même si lesdits véhicules sont encore opérationnels”, conseille le gérant de BRC. Et pour cause ! Les coûts d’entretien et de réparation des véhicules sont appelés à augmenter avec les années, et ces derniers seront d’autant plus difficiles à revendre qu’ils sont âgés. Les autres techniques représentent-elles la panacée ? Oui et non, certains éléments devant là aussi être pris en compte par les dirigeants.
Si la LOA se révèle relativement souple, dans la mesure où le locataire peut mettre à tout moment fin au système, et permet de bénéficier de quelques optimisations fiscales grâce à la possibilité de premier loyer majoré, cette technique peut aussi se révéler désavantageuse en cas de levée de l’option d’achat au terme du contrat. En effet, en devenant propriétaires de plein droit des véhicules, les entreprises devront elles-mêmes prendre en charge leur revente si elles souhaitent s’en séparer et, si elles les conservent, elles risquent de les garder un peu trop longtemps. “Le risque est donc d’assister à un vieillissement rapide de son parc”, indique Bernard Roland. Les coûts d’entretien et de réparation ont donc aussi des chances de s’envoler ! C’est beaucoup moins le cas avec la LLD. Ici, si les véhicules peuvent aussi être rachetés en fin de contrat, ils le sont moins par les entreprises que par les conducteurs, ces derniers souhaitant surtout acquérir un véhicule personnel à bon prix.
Un simple passage de charges régulières
Le rachat possible des véhicules en fin de contrat n’est pourtant pas le principal atout de la LLD. Loin de là ! D’abord, à l’instar de la LOA, il n’y a pas d’immobilisation dans les comptes avec écriture d’amortissements, mais un simple passage de charges régulières. Les charges correspondent bien évidemment aux loyers qui ont été fixés à partir des couples durées-kilométrages des véhicules. Les entreprises n’ont en outre pas à se soucier des reventes de véhicules au terme des contrats car elles sont intégralement prises en charge par les loueurs. Tout n’est pas rose pour autant en LLD. “Les couples durées-kilométrages sont difficiles à fixer en début de contrat par nombre d’entreprises et ces contrats sont relativement peu flexibles pour les petites entreprises”, relève Bernard Roland. Quelques entités risquent de plus d’être surprises par le montant des frais de remise en état qui leur seront éventuellement facturés en fin de contrat. “Des sous-kilométrages non remboursés sont aussi un risque à prendre en compte en matière de LLD”, conclut le gérant de BRC. Ce dernier conseille aussi aux entreprises de faire attention aux assurances pertes financières qui leur sont proposées et de prendre systématiquement comme prestations l’entretien, les pneumatiques et le véhicule de remplacement.
* Elle réalise désormais ses missions de conseils au sein du groupe ERCG.
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