Europe des paiements : le retard devient alarmant

Bercy vient de nouveau de tirer la sonnette d'alarme en ce qui concerne la migration des entreprises, artisans, associations et autres collectivités territoriales vers le système de paiement européen dit "Sepa" (Single Euro Payments Area). Seuls 66,7% des virements et 13,5% des prélèvements échangés sur le système de paiement de détail français sont conformes à ce nouveau format à moins de deux mois de son entrée en vigueur (il va concerner tous les pays de la zone euro dès le 1er  février 2014, les autres membres de l'UE devant avoir basculé au 31 octobre 2016).

Des opérations refusées par les banques

"Il ne sera plus possible d'émettre des virements et des prélèvements en euro au format national à compter du 1er février 2014, prévient Bercy. Les opérations non conformes aux exigences [du nouveau système de paiement] ne seront plus acceptées par les banques." Il y a donc un vrai risque de blocage pour l'économie. Chaque année, ce sont tout de même quelque 6 milliards de prélèvements et de virements qui sont effectués en France !

Un site Web dédié

Mais il n'est pas trop tard pour être fin prêt le 1er février 2014, le ministre de l'Economie et des Finances ayant estimé le coût de la migration pour les entreprises à "quelques centaines d'euros" pour les plus petites et à "quelques milliers d'euros" pour les plus importantes. Les retardataires peuvent obtenir toute l'information nécessaire sur le site www.urgence-sepa.fr. Toutes les explications y sont données en ce qui concerne les démarches à suivre pour pouvoir émettre des prélèvements et des ordres de virement Sepa. Pour pouvoir émettre des prélèvements Sepa, les donneurs d'ordre doivent notamment obtenir auprès de leur banque un identifiant créancier Sepa (ICS), obligatoire. 

Retard plus important pour les PME et les TPE

"Les banques et prestataires de services de paiement doivent [aussi] continuer à accompagner les entreprises pour faciliter leur migration", ajoute Bercy. Et les premières concernées sont les PME et les TPE. Ce sont en effet les entités qui ont pris le plus de retard vers la migration Sepa, a fait savoir Denis Beau, le directeur général des opérations de la Banque de France.