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Croissance malgré la crise

Publié le 14 février 2013

Par Armindo Dias
4 min de lecture
L’assistance n’est pas en phase avec le marché de l’automobile. Les assisteurs ont traité l’an dernier plus de dossiers alors que les constructeurs et les distributeurs automobiles faisaient face à une chute du marché.
Nicolas Gusdorf, président du SNSA.

La crise n’a semble-t-il aucune incidence sur le secteur de l’assistance. Ce dernier n’a en tout cas pas beaucoup souffert l’an dernier : la volumétrie de dossiers de la profession dans le seul domaine de l’assistance automobile devrait croître de 5 % à 7 % en 2012, selon les dernières données du Syndicat national des sociétés d’assistance ou SNSA (ces données doivent encore être consolidées). “Les volumétries de dossiers automobiles des assisteurs ont augmenté dans une fourchette allant de 2 % à 9 %”, souligne Nicolas Gusdorf, le président du SNSA. Et aux yeux de ce responsable, par ailleurs directeur général de Mutuaide Assistance (voir zoom ci-après), il n’y a vraiment rien d’étonnant à cela.

L’impact de la crise

La hausse de la volumétrie serait due à un recours plus systématique à l’assistance en raison de la crise et à une hausse de la sinistralité, elle aussi provoquée par la crise (en général, plus d’automobilistes négligent l’entretien et le suivi de leur véhicule au cours de ce genre de période). La profession n’en a pas moins cherché à avancer sur certains dossiers, qu’ils soient techniques, juridiques ou sociaux. “Plusieurs assisteurs ont fait en sorte de former leurs partenaires dépanneurs aux interventions sur les véhicules électriques et la profession a continué de dialoguer avec les organisations professionnelles du dépannage dans le cadre de groupes de travail destinés à améliorer nos relations”, illustre Nicolas Gusdorf. Et quelques engagements ont déjà été pris.

Les assisteurs se sont notamment engagés à reverser une partie de leurs taxes d’apprentissage aux organismes de formation des professionnels du dépannage. Une charte de bonnes pratiques doit en outre entrer en vigueur courant 2013 (elle spécifiera notamment le protocole à suivre pour mettre fin à toute convention reliant un assisteur et une société de dépannage). “Nous avons aussi aidé les professionnels en matière de respect de la réglementation, relève le président du SNSA. Nous pouvons désormais nous assurer que les prestataires des sociétés de dépannage respectent la législation sociale grâce à la mise en place d’un registre centralisé.” Mais d’autres dossiers seront suivis de près courant 2013.

Un positionnement commun

Les professionnels vont de nouveau faire en sorte de faire entendre leur voix à Bruxelles concernant le système d’alerte d’urgence paneuropéen dit “E-Call”. “Nous demandons toujours à ce que chaque pays soit libre de faire aboutir les appels E-Call vers les plateformes téléphoniques des assisteurs et non pas directement vers le 112”, rappelle Nicolas Gusdorf. En France, la profession va être attentive au nouvel accord interprofessionnel sur les contrats courts, les assisteurs recourant à de nombreux saisonniers chaque année. “Nous allons étudier l’incidence de cet accord sur les pénalités prévues sur les contrats courts”, précise le président du SNSA. Last but not least. Elle va suivre la mise en place du contrat de qualification professionnelle pour chargés d’assistance, qui doit entrer en vigueur courant septembre. Non seulement le secteur ne connaît pas la crise, mais en plus il forme et recrute !

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ZOOM - Une activité en hausse sans les constructeurs

Ne pas travailler pour le compte de constructeurs automobiles n’est pas un handicap dans le secteur de l’assistance. Mutuaide Assistance en apporte la preuve : cet assisteur, qui travaille exclusivement en marque blanche pour le compte de compagnies d’assurances, a vu sa volumétrie de dossiers automobiles passer de 341 000 en 2011 à 370 000 en 2012 (+ 8,5 %). Tous pôles d’activités confondus, ils sont passés de 662 000 à 754 400 (+ 14 %). “Il y a eu des intempéries sur la période et nous n’avons perdu aucun client”, explique Nicolas Gusdorf. L’assisteur intervient notamment pour le compte de Carrefour, de La Banque Postale et de Groupama dans le cadre de leurs assurances IARD (Mutuaide Assistance évolue dans le périmètre de Groupama).

Mutuaide Assistance n’a en revanche pas l’intention de travailler avec les constructeurs automobiles et ne mise pas vraiment sur une hausse de chiffre d’affaires sur 2013. “La rentabilité reste l’une de nos priorités et Gan Eurocourtage n’évolue plus dans le périmètre de Groupama depuis début 2013”, explique Nicolas Gusdorf. Gan Eurocourtage participait jusqu’ici à hauteur de 10 % à l’activité de Mutuaide Assistance. “Nous aimerions réaliser cette année le même chiffre d’affaires qu’en 2012”, indique Nicolas Gusdorf. Celui-ci s’est élevé l’an dernier à environ 180 millions d’euros (+ 9 % par rapport à 2011). “Nous tablons sur 200 millions d’euros en 2015”, conclut Nicolas Gusdorf.

 

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