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Comment Good Angel prépare l'intégration de l'éthylotest connecté

Publié le 2 décembre 2016

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Après un an de commercialisation intensive auprès de relais professionnels, Good Angel entame sa deuxième offensive. Au programme, on trouve un produit "made in France" et une volonté de développer des écosystèmes. Tout pour pénétrer les tableaux de bord, en somme.

 

Dans quelques semaines, Karl Auzou va boucler une levée de fonds de 450000€. La deuxième de la jeune histoire de Good Angel. Et toujours le même montant. Une somme qui va financer les projets de développements matériel et humain de la société qui commercialise depuis 2015 l'un des seuls éthylotests connectés du marché français.

 

Outre le recrutement de deux forces de vente minimum, Karl Auzou va consacrer l'argent de cette enveloppe – à laquelle BPI France participe – à finaliser la deuxième version de son produit révolutionnaire. "Nous voulons mieux maîtriser le logiciel de fonctionnement de l'appareil pour en tirer la quintessence dans notre application mobile de référence", explique le fondateur de Good Angel. Jusqu'à présent, il faisait confiance à un éthylotest éprouvé d'origine coréenne. Dès le deuxième trimestre 2017, les utilisateurs disposeront d'un équipement conçu et produit en France.

Il intégrera un écran, de nouveaux capteurs et prendra en compte les données climatiques pour corriger la mesure du taux d'alcoolémie. "Je suis convaincu des capacités de nos ingénieurs nationaux, et il est donc légitime de rapatrier nos activités en France", étaye-t-il son propos. Il contrôlera davantage les processus de fabrication et de contrôle de qualité, de surcroît.

 

Axa et LVMH en chefs de file

 

Les 450000€ qui devraient être touchés ne financeront pas d'entrée sur le marché du B-to-C, jugé gourmand en ressources. Good Angel va tenir sa ligne de conduite et poursuivre le démarchage des assureurs, des gestionnaires de flotte et des auto-écoles, avec son offre d'abonnement mensuel qui autorise l'accès à la plateforme de gestion et de prise de contact car, pour mémoire, la clé du succès de Karl Auzou reste l'écosystème mis à la disposition du conducteur. Dès lors que l'éthylotest indique qu'il n'est pas en mesure de prendre le volant, alors, l'utilisateur peut faire appel à un service d'assistance comprenant un chauffeur de taxi et une chambre d'hôtel, "au prix du marché". La rémunération des intermédiaires, que sont Good Angel et RES Assistance, se faisant sur la remise négociée dans des accords-cadres par le prestataire de la start-up.

 

Représentatifs des deux cibles prioritaires, les groupes Axa et LVMH ont été séduits par le concept. Le premier a commandé une solution en marque blanche pour ses clients (Alcocheck) et le second l'a déployée au sein des collaborateurs d'une de ses filiales (MHD). L'entreprise de luxe a d'ailleurs opté pour le troisième et dernier niveau de prestation, qui comprend donc l'éthylotest, la prise en charge et la conciergerie 24h/24 7j/7.

 

La piste jeune

 

Dans les auto-écoles, Good Angel veut toucher les jeunes conducteurs, notamment en conduite accompagnée, afin de sensibiliser les parents, par voie de fait. Aussi une manière de toucher le grand public sans avoir recours aux circuits de distribution plus conventionnels. "Les apprentis ne reçoivent pas de formation à l'utilisation des éthylotests, nous voulons changer cela. De plus, nous pensons que l'aspect connectivité, plus ludique, favorisera l'adoption", argumente Karl Auzou.

 

Parlant des jeunes, Good Angel pourrait s'y intéresser pour d'autres motifs, celui du recrutement. Encore soumis à des validations ministérielles, les plans dessinent une stratégie d'équipe d'étudiants qui assureraient les prestations de convoyage des utilisateurs. Des forces supplétives à activer au besoin, à la mission, comme on le voit par exemple dans les services de voituriers (Drop and Park, Ector...) ou de livraison de véhicules de location (Carlili...). Toujours faut-il qu'ils ne soient pas assimilés à des VTC officieux, laisse comprendre Karl Auzou.

 

Des contacts avec Xee et Kuantic

 

L'essentiel du travail à abattre concerne cependant l'immatériel. Les trois développeurs de Good Angel vont poursuivre leurs efforts pour rendre les API de l'éthylotest plus fonctionnelles, afin de se coordonner toujours plus avec les plateformes tierces. Xee et Kuantic sont sur les rangs. Des travaux ont débuté et pourraient aboutir à des intégrations dès 2017. Une preuve de concept doit être dévoilée à Las Vegas, lors du prochain CES, sur le stand de Xee.

 

"Notre levée de fonds va nous donner plus de stabilité", reconnaît le dirigeant. "De là, nous pourrons afficher plus d'attractivité aux yeux des constructeurs et des équipementiers", ambitionne-t-il. Good Angel se verrait bien, en effet, dans les systèmes d'info-divertissement des automobiles connectées. A ce jour, rien de concret n'a été entamé, signale-t-il.

 

Il y a une ligne que celui qui se décrit comme un fournisseur de service s'interdira de franchir, celle du partage d'une donnée qualifiée. Good Angel joue la carte de la prévoyance, non celle de la répression. Des opportunités avec des assureurs ont déjà été balayées pour cette seule raison. "Si nous collaborons en ce sens, nous sommes morts. Le consommateur se sentira trahi et exposé à des représailles de son assureur. Or, notre rôle est de lui prêter assistance en cas de besoin. D'ailleurs, il peut faire appel à une aide pour toute raison médicale l'empêchant de prendre le volant dans des conditions de sécurité satisfaisantes", prévient l'entrepreneur.

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