Christophe Rougon, Macif : "les automobilistes se focalisent sur les modèles propres et sûrs"

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. La Macif a-t-elle réalisé un bon exercice 2010 ?
CHRISTOPHE ROUGON. Oui, dans la mesure où nous sommes restés les leaders en assurances habitation et automobile. Dans ce dernier domaine, et malgré un contexte très concurrentiel, nous sommes même parvenus à accroître notre portefeuille clients de 0,2 %. A la fin 2010, nous assurions 5,7 millions de véhicules, dont 4,4 millions détenus par des particuliers. C’est très satisfaisant car il y a eu une véritable bataille tarifaire l’an dernier, à laquelle nous n’avons pas du tout participé. La Macif n’a pas fait la course à la promotion, préférant augmenter progressivement ses tarifs plutôt que de le faire significativement au tout début 2011. (N.D.L.R. : les hausses tarifaires ont été de l’ordre de 2 % sur les exercices 2010 et 2011 à la Macif).

JA. Quelles évolutions majeures ont eu lieu l’an dernier ?
CR. Portés par le marché, nous avons assisté à une poursuite de la croissance des contrats portant sur des véhicules des segments B et M1. Les automobilistes ont par ailleurs continué à s’équiper de modèles toujours plus sûrs et toujours plus propres. Pour preuve : 40 % des véhicules que nous avons assurés en 2010 étaient concernés par notre dispositif tarifaire intitulé “Voiture Propre et Voiture Sûre” (N.D.L.R. : il consiste à accorder des remises pouvant aller jusqu’à 35 % sur la garantie responsabilité civile aux propriétaires de véhicules considérés comme plus propres et/ou plus sûrs). Cela étant dit, nous sommes aussi restés très actifs en matière de services. Nous avons continué à accorder des remises importantes sur l’entretien et l’acquisition de VN dans le cadre d’Auto Avantages, un service développé par la centrale d’achat AMTT. La Macif a participé au financement de 60 000 véhicules sur 2010. Les montants financés étaient en moyenne de 9 100 euros et d’une durée de 46 mois.

JA. Y a-t-il eu une évolution de votre positionnement à l’égard du “Pay As You Drive” ?
CR. Pas vraiment. Notre mutuelle considère toujours que ce système de tarification n’est pas adapté au marché français. Et il semble que ce soit également le cas ailleurs : des assureurs qui l’ont mis en place à l’étranger l’ont arrêté au bout de quelques mois. Il convient enfin de rappeler que nous disposons déjà d’une offre d’assurance automobile très modulable, qui permet à tous les automobilistes de gérer au mieux ce budget.

JA. Où en est votre solution de géosécurisation Sygéo ?
CR. Nous avons cessé sa commercialisation au premier trimestre faute d’équilibre financier. Cela dit, elle reste fiable sur le plan technique, et les sociétaires qui en sont équipés sont entièrement satisfaits (N.D.L.R. : cette solution lancée fin 2008 concernait environ 2 000 sociétaires particuliers à la fin 2010). Rares sont ceux qui ont souhaité résilier leur abonnement depuis sa commercialisation.

JA. Suivez-vous de prêt le coût des réparations et quelle est votre position vis-à-vis des pièces de réemploi ?
CR. Nous nous attachons à maîtriser le coût des réparations pour l’essentiel, via notre réseau de garages agréés, une étape supplémentaire devant être franchie avec les synergies qui naîtront de la création de la Sferen (N.D.L.R. : cette Société de Groupe d’Assurance Mutuelle ou SGAM a été créée à la fin 2009 par la Macif, la Matmut et la Maif). Nous conseillons aussi nos sociétaires. Face à la hausse du poste bris de glace, nous les invitons à nous contacter en priorité afin de les orienter vers un réparateur proposant des tarifs modérés. Pour ce qui est des pièces de réemploi, nous en sommes toujours partisans, même si elles ne représentent qu’un potentiel de 4 % de l’activité réparation en France. Nous testons depuis déjà plusieurs mois un portail Web permettant aux réparateurs de consulter quelles pièces de réemploi sont à leur disposition. Il a été développé après la mise en place d’un test impliquant à la fois des experts, des recycleurs et des démolisseurs.

JA. Quelles priorités vous êtes-vous fixées sur 2011 ?
CR. En plus de promouvoir tous nos services et packs auprès de nos sociétaires pour les fidéliser, nous comptons continuer à nous impliquer dans le véhicule électrique et à explorer d’autres formes de mobilité. Nous les avions déjà intégrées dans nos critères de tarification avantageux “Véhicule plus Propre” et nous avons été le premier assureur à lancer, lors du Mondial de l’Automobile 2010, une assistance dédiée aux véhicules électriques en cas de panne sèche de batterie. Nous sommes aussi l’assureur des véhicules exploités par le réseau d’autopartage France-Autopartage. Sur l’exercice, nous tablons sur une hausse de notre portefeuille d’assurés.