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Chef de file des data centers

Publié le 28 octobre 2011

Par Gredy Raffin
6 min de lecture
Le centre d’hébergement de données de TelecityGroup, en Seine-Saint-Denis, est à bien des égards un modèle du genre. Respectueux des normes de sécurité les plus strictes et d’une conception des plus vertueuses, il nourrit l’ambition de démocratiser définitivement le service. Visite de ces lieux placés sous haute surveillance.
Le centre d’hébergement de données de TelecityGroup, en Seine-Saint-Denis, est à bien des égards un modèle du genre. Respectueux des normes de sécurité les plus strictes et d’une conception des plus vertueuses, il nourrit l’ambition de démocratiser définitivement le service. Visite de ces lieux placés sous haute surveillance.

Fait rare, les Anglo-Saxons eux-mêmes ont reconnu la suprématie de ce site. En 2009, ils ont, en effet, décerné le titre de “meilleur centre d’hébergement” à ce bâtiment conçu et exploité par TelecityGroup. Installée à Aubervilliers (93), aux portes nord de Paris, cette forteresse sortie de terre en 2007 est désormais certifiée au plus haut niveau de sécurité. Si bien que les plus grandes sociétés et banques cotées en Bourse lui confient, en toute confiance, leurs données opérationnelles.

En France, TelecityGroup compte trois centres d’hébergement. En Europe, ce nombre dépasse la vingtaine, sans compter les récentes acquisitions. Mais, de toutes ces implantations, c’est bien celle d’Aubervilliers qui suscite l’admiration de ses pairs car elle est un modèle de réussite, à tous les points de vue. D’abord parce qu’elle minimise son impact sur l’environnement. Si la moyenne, dans l’Hexagone, est de consommer 2,5 kW pour 1 kW client, le centre de TelecityGroup parvient à diviser par 3 ce coût électrique. Mais il rejette l’idée d’employer des panneaux photovoltaïques, par manque de place et surtout pour ne pas être tributaire d’une énergie soumise aux conditions météorologiques. D’autant que le toit est couvert d’une membrane blanche pour diminuer l’impact du CO2 dans l’atmosphère, comme l’explique une étude scientifique. L’alimentation électrique se fait par deux arrivées EDF, exclusives, d’une puissance de 12 mégawatts, auxquelles s’ajoute une pile à hydrogène de 5 kW. “Nous sommes les premiers à produire très partiellement notre énergie, souligne Stéphane Duproz, directeur général France de TelecityGroup. Nous la testons depuis 2007, dans une salle d’hébergement.” En cas de coupure d’électricité et dans l’éventualité où les groupes électrogènes de secours ne pourraient être alimentés en gazole, cette pile serait capable d’assurer l’intérim durant trois jours, estime-t-on à la direction.

“Les centres d’hébergement sont montrés du doigt, alors que, par définition, nous mutualisons les consommations, s’insurge Stéphane Duproz. Doit-on rappeler que, d’une manière générale, l’informatique a réduit l’impact carbone ?” TelecityGroup est par ailleurs le seul centre signataire du Code de bonne conduite de l’UE. Son système de climatisation écologique devrait bientôt évoluer vers un refroidissement par eau, “une première mondiale”, avance la direction. Il est néanmoins déjà complété par un dispositif qui recycle la chaleur dégagée, en la conduisant vers un arboretum. Celui-ci ayant servi à l’étude de l’évolution du climat en Ile-de-France. Enfin, même les nuisances sonores ont fait l’objet d’un traitement ingénieux. Ainsi, tous les groupes électrogènes fonctionnant de concert ne dépassent pas les 5 dB. Un modèle d’intégration à l’environnement étrangement réalisé sans la moindre subvention.

Des idées uniques au monde

Si on admet qu’Internet est un ensemble d’espaces indépendants qui s’interconnectent, alors on peut considérer que les centres d’hébergement de ce type sont “un carrefour où les entreprises échangent, au cœur de la Toile”, décrit le directeur général. Derrière ses murs, le centre sécurise quelque 3 100 m2 de fermes de serveurs, dans lesquels sont mémorisées les informations. Du matériel loué par une quarantaine d’opérateurs à la recherche de criticité, qui totalisent pas moins de 300 comptes clients. “De notre côté, chez TelecityGroup, nous essayons de diversifier au maximum les secteurs pour qui nous travaillons, afin de ne pas être un jour victimes d’un retournement de marché”, glisse encore le directeur. Parmi ces 300 sociétés, il recense déjà une trentaine des 100 plus grands groupes de distribution automobile du pays, pour la plupart amenés par Midrange, consultant en projet informatique, entre autres spécialités.

“En toute transparence, nous vendons l’infogérance et le cloud computing aux concessionnaires pour qui les éditeurs deviennent des hébergeurs, soit un nouveau métier. En nous appuyant sur TelecityGroup, nous nous assurons une qualité de service et une neutralité”, argumente Philippe Bonne, président de Midrange. Et d’ajouter : “Avoir quelqu’un de neutre permet de faire jouer la concurrence entre opérateurs, même si nous sommes traditionnellement plus cher.”

L’adoption de ce schéma de fonctionnement se sera fait en “top-down”, séduisant d’abord les constructeurs, puis les très grands groupes, avant de conquérir progressivement les intervenants des réseaux R1 et R2. Il s’est révélé dans bien des cas comme la réponse aux problématiques et impératifs nouveaux de continuité de service. “Nous fournissons à tous un service traditionnellement réservé aux grands comptes”, affirment les deux collaborateurs.

Dans ce bâtiment où les clients ont choisi de stocker leurs données, il n’est pas question que l’activité cesse, l’espace d’une seconde. Tout est donc pensé en conséquence. Deux circuits de 20 000 volts alimentent en courant 6 chaînes électriques (3 dans chacun des bâtiments) et 4 circuits de froid, tous indépendants les uns des autres. “Les préconisations tablaient sur deux onduleurs par chaîne, nous en avons installé trois.” Ce qui est unique en Europe, tout comme le recours à l’identification des circuits par un code couleur. Anodine pour certains, pour Stéphane Duproz, “c’est une solution simple pour faciliter les interventions en cas de panne”. TelecityGroup a également songé à aménager la “meet-me-room” en hauteur par rapport à la salle des serveurs. Ce lieu où les clients et les opérateurs viennent se connecter étant, souvent, source d’interférences pour les serveurs.

Lancement du “rac-as-a-service”

En ce qui concerne les serveurs, justement, ils sont placés sous haute surveillance, parfois derrière des grilles. Pour des clients sensibles, le plancher a même été renforcé. L’accès étant réservé au seul personnel autorisé par la société locatrice. “Nous sommes effectivement 3 ou 4 % plus cher que la concurrence, mais nos investissements sont nettement supérieurs”, se défend Stéphane Duproz.

Les contrats courent généralement sur trois ans, renouvelables. Mais la tendance porte désormais sur cinq ans car l’hébergement convainc et les entreprises aspirent à de la pérennité. “Elles ne veulent pas avoir à migrer et ont la volonté de maintenir un niveau de prix sans fluctuation”, ajoute Philippe Bonne. Le tarif en question se calcule sur la base de la surface occupée et la consommation électrique. Et Stéphane Duproz de lever le mystère : “Nous lancerons prochainement une nouvelle formule à destination des éditeurs, le “rac-as-a-service”. Il s’agit d’un produit en facturation cloud, dont le montant est calculé à l’usage, en euros / kilowatts consommés.” A ce jour, TelecityGroup gère davantage d’appels entrants qu’il ne fait de prospection, et son chiffre d’affaires ne cesse d’augmenter. L’an passé il progressait de 20 % en France. En Europe, il atteignait 200 millions d’euros pour une capitalisation boursière de 1,2 milliard d’euros, soit, à titre de comparaison, 1,5 fois celle de Plastic Omnium.

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