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Carburants de synthèse : un avenir à long terme… mais pas pour l'automobile ?

Publié le 8 décembre 2022

Par Florent Le Marquis
3 min de lecture
Jugés propres, les carburants de synthèse coûteront certainement moins cher à l'horizon 2030, selon une étude menée par Roland Berger. Le cabinet les voit se développer dans les secteurs maritime et aérien mais pas dans l'automobile.
L'avenir des carburants de synthèse se dessine plus vers le maritime et l'aérien que l'automobile, selon le cabinet d'études Roland Berger.
L'avenir des carburants de synthèse se dessine dans le maritime et l'aérien selon le cabinet d'études Roland Berger.

Un marché en pleine émergence. C'est ainsi que Roland Berger qualifie les carburants de synthèse (ou e-carburants). Le cabinet d'études a étudié le sujet, souvent vu comme une alternative aux carburants traditionnels. Et a dégagé trois tendances : ces carburants sont fabriqués proprement ; leur rentabilité pourra être intéressante à partir de 2030 ; ils seront amenés à se développer dans les différents segments des transports.

 

1 euro le litre en 2030 ?

 

Premier point développé : la composition de ces carburants. L'hydrogène vert, composé d'eau et d'électricité renouvelable, est en soi un bon substitut à l'hydrogène gris et pour être utilisé, entre autres, comme combustible pour les turbines et piles à combustible. Il sert aussi de base à d'autres e-carburants. En effet, en y ajoutant une source de carbone et d'azote et plus d'électricité renouvelable, il est possible d'en retirer un carburant électrique capable de remplacer des carburants fossiles : e-diesel, e-gazoline, e-kérosène…

 

Ensuite, Roland Berger analyse l'intérêt financier des carburants de synthèse, surtout à long terme. La raison principale est la réduction prévue du coût de la synthèse Fischer-Tropsch, ce procédé catalytique permettant de produire des hydrocarbures à partir de gaz de synthèse. Le prix de l'électricité, estimé à 30 euros/MWh en 2030 (contre 40 euros/MWh en 2020) fait aussi partie des prévisions de l'étude. Enfin, l'amélioration de l'efficacité des technologies existantes sera un autre facteur, amenant Roland Berger à estimer à environ 1,02 euro le prix du litre d'e-carburant issu de Fischer-Tropsch, contre 1,42 euro en 2020. Le rendant donc plus accessible.

 

Pas assez d'incitations pour le VL et le PL ?

 

Le troisième trait souligné par le cabinet d'études est la capacité de développement de ces carburants de synthèse. Et il n'est pas des plus optimistes quant à leur avenir pour l'automobile et le poids lourd. En effet, malgré un marché "volontaire à court terme", avec notamment des projets pilotes d'e-essence pour le sport automobile et les voitures de sport privées, Roland Berger ne prévoit "aucun marché à long terme". Il se justifie : "Aucune incitation réglementaire pour les e-carburants (au-delà des biocarburants) n'est prévue, car l'accent est mis sur les tout-électriques et les piles à combustible."

 

A lire aussi : 75 industriels du pétrole et de l'automobile appellent à autoriser les carburants synthétiques en 2035

 

Le transport maritime et surtout aérien pourraient être plus concernés, notamment du fait de réglementations à moyen terme pour la décarbonation des carburants, et impliquant même un quota contraignant d'e-carburants pour les avions. L'aérien est d'ailleurs la principale certitude de l'avenir des e-carburants. Ces derniers sont difficilement remplaçables par une autre technologie de décarbonisation pour ce mode de transport, quand le maritime connait lui d'autres alternatives (NH3 vert et biocarburants, par exemple).

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