Bolloré remporte le contrat Autolib’
Voilà, c’est décidé. Le système de voitures électriques en libre-service appelé à couvrir la capitale et ses environs sera géré - au moins pour une durée de 12 ans - par le groupe Bolloré. Ainsi en a décidé le syndicat mixte Autolib’, convaincu par l’offre du conglomérat breton et de son engagement en matière d’investissement (60 millions d’euros). Ce dernier va pourtant devoir faire très vite : à la fin 2011, les premiers véhicules doivent être mis en circulation sur Paris et les communes qui ont intégré le syndicat mixte (le système doit en totaliser dans un premier temps 3 000). Ils seront répartis sur un millier de stations et devraient être accessibles moyennant 5 euros la première demi-heure et un abonnement annuel de 144 euros avec la formule premium (132 euros par an avec la formule famille, 15 euros pour 7 jours avec la formule temporaire et 10 euros pour une journée avec la formule découverte). Ils pourront être réservés par téléphone, Internet ou sur bornes et reposeront sur une voiture de quatre places d’une longueur de 3,65 mètres et d’une autonomie en ville de 250 kilomètres, un modèle fabriqué à Turin en Italie et très proche de la Bluecar. Un dernier modèle dont le devenir a entraîné dernièrement des désaccords entre les groupes Bolloré et Pininfarina, ce véhicule étant produit par leur entreprise commune Véhicules Electriques Pininfarina Bolloré SAS *.
Des coûts de fonctionnement sous estimés
Les stations Autolib’ ? Elles seront à la charge des communes, une station nécessitant un investissement de l’ordre de 50 000 euros. Le modèle économique du système sera-t-il viable ? Pas sûr. Xerfi estime que les frais liés à la logistique, à l’entretien et au vandalisme risquent d’être colossaux avec Autolib’. “Les coûts de fonctionnement, évalués à 80 millions d’euros par an, paraissent ainsi sous-estimés, considère la société d’étude dans l’une de ses dernières analyses (“L’autopartage en France à l’horizon 2015”). À l’inverse, le nombre d’adhérents attendus (200 000) semble inaccessible à court ou moyen terme, alors même qu’il constitue la condition sine qua non pour espérer dégager un chiffre d’affaires couvrant les lourdes dépenses du service”. Bref, la viabilité d’un service d’autopartage d’une telle importance nécessite des investissements lourds au cours des premières années, apports que seuls peuvent consentir les pouvoirs publics ou de puissants actionnaires privés.
*Bolloré pourrait racheter les parts de Pininfarina dans cette co-entreprise pour un montant de 10 millions d’euros entre le 1er mars 2011 et le 15 mars 2013, comme le prévoit un accord conclu entre les deux groupes en octobre 2010.
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