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BlaBlaCar ouvre ses BlaBlaLines

Publié le 2 mai 2017

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Le leader mondial du covoiturage finit par s'investir dans une offre de courte distance. Son service BlaBlaLines, introduit sur le marché ce 2 mai, vient proposer des trajets domicile-travail.

 

L'éternelle questions des analystes aura enfin trouvé sa réponse. BlaBlaCar a fini par céder aux sirènes du covoiturage de courte distance, après se l'être interdit durant des années. Ce 2 mai, Frédéric Mazzella, le fondateur de l'entreprise, a introduit BlaBlaLines, l'offre de service de partage de trajet entre le domicile et le lieu de travail.

 

Dans les faits, les équipes du Lab de BlaBlaCar, le centre de R&D du groupe, "sont parties d'une feuille blanche en termes de codage" pour accoucher d'une plateforme de mise en relation entre les conducteurs et les passagers, selon des critères différents de ce qu'on connaissait jusqu'à présent. "Le nom de BlaBlaLines tient au fait que nous avons adopté des logiques de lignes de transport, sur lesquelles nous positionnons des points de collecte et de dépose des passagers, pour faciliter la tâche des conducteurs", explique Frédéric Mazzella comme une réponse à un des freins principaux.  

 

Deux zones de pilotage

 

Après inscription et renseignement des informations utiles, notamment les adresses des lieux de domiciliation et de travail, le système suggère des parcours passant à proximité de ces points logistiques. Les contraintes d'agenda achèvent de conditionner les propositions d'accouplage. Les demandes peuvent se faire jusqu'à trente minutes avant, par souci de flexibilité, mais dans le futur, "nous nous rapprocherons du temps réel", promet Frédéric Mazzella.

 

Le déploiement va connaître plusieurs phases, à commencer par un pilote en mode simplifié, c'est-à-dire avec un minimum de fonctionnalités. Seuls les axes de Toulouse à Montauban et de Reims à Châlons-en-Champagne sont ouverts. Des choix retenus sur la base de données Insee en raison de la fréquentation élevée (respectivement 10000 et 6000 navetteurs potentiels) rapportée à une densité de transport perfectible. "BlaBlaLines vient compléter les maillages, en renfort des lignes de bus et autres moyens", argue Simon Berger-Perrin, le chef de produit. Considérant que 70% des utilisateurs de BlaBlaCar passent par l'application Android, cet OS servira au test.

 

Garder la maîtrise du métier

 

Au dernier trimestre 2017, une dizaine d'axes seront actifs. A ces ouvertures s'ajouteront des fonctionnalités d'usage, de la géolocalisation, une synchronisation avec les comptes BlaBlaCar et un moyen de paiement. En effet, pour l'heure, l'argent s'échangera de la main à la main, à hauteur de 5€ par trajet, sans commissionnement d'intermédiaire. Un sacrifice que consent de faire Frédéric Mazzella afin de démarrer une activité qui a nécessité quelques millions d'euros de développement. "En 2018, BlaBlaLines sera disponible sur l'intégralité du territoire", enchaîne le président-fondateur. Viendra alors l'heure de la monétisation.

 

Un apprentissage qui n'aura pas le temps de traîner. Les concurrents sont nombreux, d'une part, et matures, d'autre part. BlaBlaLines entend trouver des partenaires, comme Vinci Autoroutes sur l'axe toulousain ou l'Ademe, mais Frédéric Mazzella veut "maîtriser son métier". "Ils viendront en relais de communication auprès des usagers, qui demeureront au centre de notre attention", précise-t-il. Comprendre : le modèle économique basé sur un schéma BtoBtoC a peu de chance d'éclore, estimant peut-être que la marque est assez forte pour ne pas avoir à commercialiser des plateformes à la demande.

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