Assistance - Priorité aux relais de croissance

La crise semble avoir rattrapé le monde de l’assistance. En effet, aucune hausse de chiffre d’affaires ne devrait être enregistrée par la profession sur 2014. Les données du secteur n’étaient pas encore consolidées lors du bouclage de ce numéro du Journal de l’Automobile. “Le nombre de dossiers d’assistance automobile devrait être marqué par une baisse sensible”, indique par ailleurs Nicolas Gusdorf, le président du Syndicat national des sociétés d’assistance (SNSA). Il s’est élevé à 5 828 400 en 2013. “Avec la crise, les automobilistes ont moins roulé, et le mauvais temps des mois de juillet et août derniers en a incité plus d’un à privilégier le train ou l’avion afin d’aller chercher le soleil”, poursuit Nicolas Gusdorf. Et si les automobilistes se sont remis à rouler sur le dernier quadrimestre avec la baisse du prix du carburant, cela n’a pas compensé le recul enregistré sur les premiers mois de 2014. Résultat : les assisteurs ont continué de travailler à l’amélioration de leur productivité. “La profession cherche toujours à développer le missionnement automatisé”, confirme Nicolas Gusdorf. Seulement voilà, ce déploiement repose moins sur le taux d’équipement des assisteurs que sur celui de leurs partenaires dépanneurs, ce qui explique que le taux de missionnement automatisé pour l’ensemble des assisteurs en France soit toujours inférieur à 50 %.

“Les professionnels souhaitent poursuivre un dialogue constructif avec les sociétés de dépannage”, poursuit le président du SNSA. Les organisations représentatives des deux professions se réunissent désormais deux fois par an afin de traiter des sujets qu’il convient d’améliorer, des avancées majeures ayant déjà été enregistrées au niveau de la formation et des outils. Les sociétés d’assistance se sont notamment engagées à verser une partie de leurs taxes d’apprentissage aux organismes de formation des dépanneurs et ont créé un système informatique centralisé permettant à tous les dépanneurs de justifier – une bonne fois pour toutes – qu’ils respectent la réglementation propre à la profession.

Des centaines de milliers d’euros d’investissement

“Cet outil a représenté un investissement de plusieurs centaines de milliers d’euros”, relève Nicolas Gusdorf. D’autres sujets n’en vont pas moins mobiliser les assisteurs sur 2015.

Cette année, ils vont plus que jamais faire en sorte de s’impliquer dans la voiture connectée, cette dernière représentant pour eux un véritable relais de croissance. Il s’agit de préserver ses marges face à certains partenaires constructeurs, loueurs ou courtiers, qui privilégient parfois les tarifs les plus bas. “Les nouvelles technologies permettent de conserver de la valeur sur toute la chaîne de gestion des sinistres”, souligne ici le président du SNSA. Rien d’étonnant, donc, si les assisteurs travaillent main dans la main avec les assureurs – bien souvent leur maison mère – afin de concevoir des offres susceptibles d’être exploitées dans le cadre des systèmes eCall. “Il convient de regarder quel modèle mettre en place afin d’être au cœur du dispositif”, note Nicolas Gusdorf. Les assisteurs devront en revanche attendre 2017 s’ils souhaitent revoir quelque peu la réforme réglementaire européenne dite “Solvabilité II”. Jusqu’à cette date, ils doivent respecter un nouveau facteur de risques de primes qui est synonyme de hausse importante de leurs fonds propres. Autant dire que la rentabilité des assisteurs sera fortement impactée par Solvabilité II jusqu’en 2017.