Aliapur : optimisation de la chaîne à tout prix
...d'un an, Aliapur fait le bilan de sa première année d'exploitation. L'éco-organisme a collecté 212 566 tonnes de pneus usagés sur les 221 275 tonnes escomptées, a effectué 80 000 opérations de collecte et a enregistré un chiffre d'affaires qui approche des 50 millions d'euros. L'ensemble de la filière a dû très vite adopter de nouvelles méthodes de travail, et certains ont très certainement grincé des dents. Les collecteurs non agréés par Aliapur par exemple, qui ont dû réorienter leur activité. Aujourd'hui, la clientèle d'Aliapur est constituée de 95 sociétés, dont 62 distributeurs-importateurs de pneus, 12 importateurs de pneus, 11 importateurs de véhicules, 7 manufacturiers et 3 marques de distributeurs. L'organisme travaille avec 43 entreprises de collecte, 8 plates-formes et 36 valorisateurs. Les plates-formes sont réparties sur l'ensemble du territoire national en fonction des régions où les stocks à collecter sont les plus importants, l'enjeu consistant à implanter ces plates-formes selon un principe de proximité et dans un objectif de maîtrise des coûts. Il semblerait que cette logistique de flux tendus a permis à Aliapur de baisser les prix pour l'année en cours sur les pneus tourisme (- 10 %) et les poids lourds (- 6 %). Karine Solere, responsable de la communication d'Aliapur, explique : "Cette réduction a été rendue possible, d'une part, par la logistique mise en place dans toute la chaîne, entre les opérations de collecte et les plates-formes, ainsi qu'entre ces dernières et les installations de valorisation. D'autre part, par la recherche de nouveaux moyens pour valoriser le produit à moindre coût. Et, enfin, par les engagements pris avec les valorisateurs, portant sur les volumes annuels par exemple, la régularité des livraisons, le contrôle permanent de la qualité des produits livrés…" Cette politique devrait se poursuivre dans les années à venir, avec des rééquilibrages selon les besoins. Mais aujourd'hui, Aliapur s'est fixé deux nouveaux objectifs. L'un concerne la collecte des stocks communément appelés historiques et l'autre la professionnalisation du secteur par l'établissement de critères plus ciblés.
260 000 tonnes de pneus usagés non ramassés
En effet, si désormais les producteurs sont responsables de la vie et du recyclage des pneus neufs qu'ils produisent, ils ne le sont pas encore concernant les stocks déjà produits. Afin de pallier cette carence, Aliapur a créé un Conseil de la stratégie et du développement qui rassemble l'Etat, les maires, les distributeurs, les manufacturiers, et les associations de consommateurs et de protection de l'environnement. Le but était de trouver un moyen pour mutualiser des informations sur les stocks abandonnés et de classer par priorités, en fonction de leur historique et de leurs risques, ceux à collecter. Aliapur s'est engagé cette année à traiter 30 000 tonnes de pneus usagés issus de ces stocks, sur les 114 sites identifiés contenant 260 000 tonnes de pneus. Enfin, autre chantier en cours, celle de la professionnalisation du secteur. "La reconnaissance du professionnalisme est garante de la qualité de la prestation, explique Karine Solere. Il est devenu nécessaire aujourd'hui que chacun valide ses acquis et valorise son métier." Cela commence par la mise en place de critères plus précis, plus normés, à observer de la part des acteurs de la filière. Cela commence aussi, par exemple, par le fait de s'assurer que les collecteurs respectent les délais d'enlèvement. Les plates-formes doivent, elles aussi, être normalisées. Et une fois tous les métiers recensés et les acquis validés, des formations professionnelles ad hoc seront proposées. "Il y a également une certification Qualicert Valorpneu des sites qui est en cours. Actuellement, 16 prestataires sont certifiés. Fin 2005, l'ensemble des collecteurs le sera."
Muriel BlanchetonVoir aussi :
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