Ford pénalisé par la pénurie de semi-conducteurs
Ford a dégagé, au premier trimestre 2021, son meilleur bénéfice depuis plusieurs années mais a prévenu que la pénurie de semi-conducteurs affectait ses usines plus sévèrement que prévu. Le groupe s'attend désormais à "perdre environ 50 % de sa production prévue au deuxième trimestre, contre 17 % au premier trimestre". Le constructeur estime que cette pénurie va peser à hauteur de 2,5 milliards de dollars dans ses comptes 2021.
Le secteur automobile dans son ensemble peine depuis le début de l'année à s'en procurer, forçant de nombreux constructeurs à suspendre temporairement certaines lignes de production. "Le fournisseur nippon de semi-conducteurs, Renesas, devrait pouvoir commencer à écouler de nouveau ses produits au deuxième trimestre, avance Ford. Mais les effets de la pénurie sur la production vont encore s'aggraver avant de s'améliorer."
La pénurie pourrait "ne pas être entièrement résolue avant 2022", anticipe le groupe, qui s'attend à produire encore 10 % de moins que prévu au second semestre. Au total, Ford devrait "perdre" la production de 1,1 million de véhicules sur l'ensemble de 2021. Le groupe a pourtant bien démarré l'année, avec un bénéfice net de 3,3 milliards de dollars de janvier à mars, son meilleur depuis 2011. Son bénéfice ajusté avant impôt, de 4,8 milliards de dollars, est à un record. Son chiffre d'affaires a progressé de 6 %, à 36,2 milliards de dollars.
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Le groupe met en avant la popularité de ses nouveaux véhicules, dont le SUV Mach-E, la nouvelle version de son pick-up F150 et les nouveaux Bronco. Combinée à "des améliorations opérationnelles au premier trimestre dans le monde entier" et à "la gestion habile par l'entreprise des effets de la pénurie mondiale de semi-conducteurs", cela a permis au groupe de dégager "l'une de ses plus fortes performances depuis des années", affirme le communiqué.
Le groupe est aussi récemment passé à l'offensive sur le segment des véhicules électriques, un segment en plein essor. Il a annoncé, mardi 27 avril 2021, l'ouverture d'un centre de recherche sur les cellules de batteries électriques, ouvrant ainsi la voie à une production en interne de cet élément-clé. "Il ne fait aucun doute que nous devenons une entreprise plus solide et plus résiliente", a commenté le directeur général Jim Farley, qui a pris les commandes de Ford le 1er octobre 2020.
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Ford n'a d'ailleurs pas modifié ses prévisions annuelles malgré l'impact plus prononcé que prévu de la pénurie de puces. Cette dernière "jette un froid sur ce qui aurait dû être une année particulièrement lucrative pour Ford, qui semble avoir enfin retrouvé son rythme après avoir lutté avec une gamme de produits vieillissante, un changement de direction et des problèmes de production", a relevé Jessica Caldwell, spécialiste du secteur automobile pour le cabinet Edmunds. Non seulement les contraintes d'approvisionnement affectent les ventes et la production de véhicules, "mais elles empêchent aussi l'entreprise de profiter pleinement de ce qui aurait dû être une période stimulante de lancement de produits, qui aurait rejailli sur l'ensemble de la marque", a-t-elle estimé. (avec AFP)
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