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Le marché du VI dégringole au premier semestre 2020

Publié le 29 juin 2020

Par Mohamed Aredjal
4 min de lecture
Affecté par la crise, le marché du véhicule industriel a été le reflet, jusqu’à fin mai, d’une économie à l’arrêt. Les ventes ont connu une récession historique et la France a été particulièrement touchée.
Le marché VI - VUL chute de 40 % à fin mai avec une inflexion plus marquée pour les tracteurs qui reculent de 50 %, reflet du recul considérable des flux de transport.

 

Si la crise du coronavirus a mis en lumière le rôle vital du transport et de la logistique dans le pays, elle n’a toutefois pas épargné le secteur de la distribution. Selon le dernier bilan semestriel de l’Observatoire du Véhicule Industriel (OVI), le marché a, en effet, été frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19, et plus particulièrement pendant la période de confinement.

 

La France en queue de peloton

 

Si les professionnels redoutaient déjà en début d’année un ralentissement de leurs ventes après deux exercices très positifs, ce déclin s’est révélé plus brutal que prévu en raison de la crise sanitaire. Durant les 4 premiers mois de 2020, les immatriculations de poids lourds dans l’Union Européenne ont ainsi reculé de 35 % par rapport à la même période de l’année précédente pour les véhicules de +16 t et de 33 % pour les véhicules de +3,5 t (source : ACEA).

 

Le mois d’avril, marqué par le plein effet des mesures de confinement, s’est révélé particulièrement catastrophique, avec un repli de 58 % pour les +16 t, et de 55 % pour les +3,5 t. Même chose pour les véhicules de +3,5 t : la France détient le triste record (-39,2 %), devant l’Allemagne (-27,3 %), l’Italie (-26 %) et l’Espagne (-22,7 %).

 

Très liés aux niveaux d’activités des constructeurs, les métiers de la carrosserie n’ont pas été épargnés par ce ralentissement qui a affecté tous les pans de l’industrie. A fin mai, les spécialistes du VUL ont ainsi régressé de 40 % tandis que les segments des porteurs et semi-remorques ont tous deux perdu 30 %.

 

Des retards à la livraison

 

Pour ces prochaines semaines, l’OVI estime que l’état du marché sera lié aux capacités de production des constructeurs, ainsi qu’à celles des équipementiers et carrossiers constructeurs pour les véhicules équipés. Chez les constructeurs, après plus de six semaines d'arrêt, les usines ont redémarré progressivement depuis fin avril avec évidemment des conditions sanitaires très strictes et des perspectives d’activité incertaines.

 

"Aux dires de la filière VI, les annulations de commandes sont limitées même si des reports peuvent être demandés. Ce sont plutôt les problèmes de délais de livraisons qui apparaissent, en effet les camions vendus au premier trimestre auraient dû être produits avant la fin du second semestre, mais au-delà des capacités d’assemblage, certains fournisseurs de pièces ne peuvent pas assurer toutes les livraisons", indique l’Observatoire.

 

Outre le marché neuf, l’activité VO n’a pas été exemptée par la crise. Ses ventes affichent un net ralentissement tandis que les constructeurs réseaux indiquent une baisse des prix de revente de certains matériels. "Ce second marché est d’une importance capitale pour l’ensemble de la filière qu’il s’agisse des transporteurs, en surcapacité de véhicules, des constructeurs et des distributeurs déjà confrontés à la baisse de leur chiffre d’affaires et à l’augmentation de leurs coûts dus à la sous-productivité et à l’instauration de mesures barrières", souligne l’OVI.

 

Une baisse annuelle comprise entre 30 et 35 %

 

Alors que les conditions de reprise restent donc très incertaines, l’OVI reste donc très circonspect sur le second semestre. Selon ce dernier, l'avenir de la reprise dépendra notamment de l'impact et de la durée des protocoles sanitaires dans les entreprises, des comportements de consommation et d'investissement des ménages et des entreprises, et enfin du contexte international.

 

Dans cet environnement, l’Observatoire se risque toutefois à pronostiquer l’hypothèse d’un arrêt de la chute des immatriculations progressif à partir du début du second semestre. Ce scénario reste toutefois lié à la concrétisation de commandes en stocks par des livraisons dont le rythme dépendra des capacités et/ou des choix des constructeurs quant à la production estivale.

 

"Nous prévoyons un exercice 2020 qui se conclurait par une baisse comprise entre 30 et 35 % par rapport à 2019, soit une hypothèse convergeant vers les niveaux constatés lors de la dernière grande crise de 2009-2010, c’est-à-dire un marché du +3,5 t compris dans une fourchette de 35 à 38 000 unités", conclut l’OVI.

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