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Constructeurs

PSA va créer la polémique avec ses salariés polonais

Publié le 11 juin 2020

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Afin de passer en trois équipes sur le site de Hordain, PSA va faire venir, pour trois mois, 270 salariés de son usine polonaise de Gliwice, encore partiellement à l'arrêt. Une mobilité européenne qui n'est pas du goût des syndicats.
270 salariés PSA de l'usine polonaise de Gliwice vont venir pour trois mois à Hordain afin d'augmenter la production.

 

Les syndicats ont dénoncé, jeudi 11 juin 2020, à l'issue d'un CSE, une mesure qui laisse de côté les intérimaires. En effet, PSA va faire venir des salariés d'une usine polonaise pour renforcer ses équipes du site d'Hordain (Nord). La semaine prochaine, un "premier contingent" de 120 Polonais de l'usine de Gliwice (produisant des Opel Astra) va arriver, puis 150 les rejoindront la semaine suivante, tous pour une mission de trois mois, logés par l'entreprise dans la région et payés selon la convention collective française du secteur, a détaillé à l'AFP la direction.

 

"L'objectif" est d'arriver à 531 personnes de plus, pour produire à partir de début juillet 2020 en trois équipes (matin, après-midi et nuit), contre deux actuellement, et honorer les commandes en attente d'environ 30 000 utilitaires. "Le groupe choisit de donner de l'activité à ses salariés", justifie-t-on, alors que 80 % des employés de l'usine polonaise, qui reprend "progressivement", seraient en activité partielle. "Le redémarrage ne se fait pas au même niveau sur tous les sites". La direction, qui soutient ne faire aucune économie avec cette stratégie, envisage aussi de faire venir des salariés de Saragosse (Espagne).

 

La CGT, qui a voté contre, "n'acceptera pas que les travailleurs PSA deviennent des nomades de l'industrie automobile à travers l'Europe". "On est conscient que PSA veut privilégier l'emploi de ses salariés mais elle met sur le carreau ses intérimaires", a regretté Frédéric Jarousset (FO), qui s'est abstenu. "On ne veut pas que ça devienne une habitude". Sur les 500 intérimaires présents mi-mars, il n'en reste que 270, selon PSA, qui a suspendu leurs contrats avec les sociétés d'intérim.

 

Le secrétaire national du PCF et député du Nord, Fabien Roussel, s'est indigné que l'entreprise fasse "venir 531 salariés polonais (...), alors que 502 intérimaires sont mis en chômage partiel". "C'est honteux ! PSA met en concurrence les salariés européens, les opposent en comparant leurs salaires et provoque du chômage en France. C'est à vomir !", a-t-il écrit sur Twitter.

 

Le groupe affirme envoyer également, de façon temporaire, des salariés de Poissy à Rennes, de Mulhouse à Sochaux et en Angleterre, de Ellesmere Port à Luton. L'usine d'Hordain, proche de Valenciennes, produit pour les marques Peugeot, Citroën, Opel, Vauxhall et Toyota des utilitaires et des véhicules pour le transport de personnes. Elle a fermé de mi-mars à début mai à cause du confinement lié à la pandémie de covid-19. (avec AFP)

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