Une année 2019 difficile pour Daimler
Pour sa première année à la tête de Daimler, Ola Källenius aura eu un baptême du feu assez difficile avec un bilan comptable pas vraiment en ligne avec ceux de ces dernières années. Ce n'est toutefois pas une surprise car, durant l'année 2019, le groupe avait lancé trois alertes sur ses résultats notamment à cause de coûteux rappels notamment liés aux mécaniques diesel.
Dans ce contexte, le bénéfice net annuel a fondu de 64 % à 2,71 milliards d'euros tandis que le chiffre d'affaires a progressé de 3 % à 172,7 milliards. "Nous ne pouvons pas être satisfaits par le bénéfice", a indiqué Ola Källenius, patron du groupe de Stuttgart, cité dans un communiqué, évoquant "d'importantes charges exceptionnelles". Au total, 5,5 milliards d'euros liés à la fois au scandale des moteurs truqués et à des rappels massifs de voitures dotées d'airbags du fournisseur Takata ont pesé sur le résultat, dont 4 milliards pour des "procédures administratives et judiciaires concernant des voitures diesel". En 2020, Daimler prévoit un chiffre d'affaires stable et un bénéfice opérationnel EBIT "nettement supérieur" à 2019.
Les divisions VP et VUL plombées par les provisions
En juillet 2019 déjà, Daimler avait affiché sa première perte nette trimestrielle en 10 ans et avait prévenu dès fin janvier que les résultats annuels seraient "en dessous des attentes" en raison de provisions. L'agence allemande de l'automobile (KBA) a ordonné à Daimler le rappel de près d'un million de voitures, mais le constructeur conteste toujours l'illégalité des "fonctions de gestion du moteur" épinglées par les autorités. Fin septembre 2019, l'entreprise a accepté de payer une amende de 870 millions d'euros pour avoir vendu des véhicules non conformes - une dépense comptabilisée au deuxième trimestre.
Les charges ont principalement pesé sur les divisions automobile Mercedes-Benz Cars et Mercedes-Benz Vans. Cette dernière a même affiché une perte opérationnelle de 3,1 milliards d'euros tandis que l'EBIT de la branche Cars a été divisé par deux, à 3,4 milliards. Conséquence directe de ces performances : le directoire proposera à l'assemblée générale un dividende de seulement 90 centimes, soit 72 % de moins qu'en 2018, et bien moins qu'attendu par les analystes qui tablaient sur 1,53 euro.
Suppression de modèles
Comme l'ensemble du secteur, Daimler est engagé dans une course pour réduire le niveau d'émissions de CO2 des voitures vendues et respecter de strictes normes qui entrent en vigueur dès cette année dans l'UE, sous peine de lourdes sanctions. La faible rentabilité des nouveaux modèles plombe les marges et force les constructeurs à économiser pour investir dans un contexte économique morose. Pour faire face à ces coûts, Ola Källenius promet "plus de 1,4 milliard d'euros" de réduction de coûts de personnel, de matériel et administratif d'ici 2022. Le groupe a déjà annoncé plus de 10 000 suppressions d'emplois sur les quelque 300 000 salariés que compte le groupe dans le monde.
Une partie des départs se fera par des non-remplacements et un programme de retraites anticipées, mais le groupe proposera également des départs volontaires. Au-delà du personnel, Daimler compte "simplifier" son offre en supprimant de sa gamme les modèles peu vendus ou peu rentables et tailler dans les investissements peu prometteurs. Et les investissements resteront cette année au niveau de 2019. "Nous sommes décidés à améliorer nettement notre profitabilité", a expliqué le patron du groupe, qui a pris la tête du groupe fin mai après 13 ans de règne de Dieter Zetsche. "Pour cela, de vastes mesures de réduction des coûts sont nécessaires." (avec AFP)
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