"Faire du groupe Garages Nation un leader de la distribution automobile francilienne"
En novembre dernier, c'est une page de l'histoire de la distribution automobile parisienne qui se tournait. En effet, nous vous annoncions que la holding Masathis du groupe Emerige dirigé par Laurent Dumas, société spécialisée dans l'immobilier, actionnaire de l'opérateur à hauteur de 34%, reprenait l'intégralité des parts du groupe de distribution. Un rachat qui survenait d'ailleurs quelques mois avant la disparition d'Edda Marani, présidente du groupe et épouse du fondateur Joseph-Armand Marani. Aujourd'hui, c'est un tout nouveau groupe Garages Nation qui s'apprête à entrer dans la distribution automobile du futur.
Première constatation, c'est une équipe dirigeante qui préside à la destinée du groupe. En effet, exit la famille Marani donc puisque c'est la société SPN qui contrôle à "100% moins une action le groupe Garages Nation". SPN, pour Société Participation Nation, détenue à 49% par Naxicap, émanation de la BPCE, et à 49% par Emerige. Les 2% restants reviennent à Benoît Mercat, nommé président du groupe de distribution par Laurent Dumas. "Ce nouvel actionnariat marque la fin d'une longue période d'instabilité pour le groupe lequel pendant des années n'a eu aucun moyen de développer ses installations. C'est aussi la fin d'un période pendant laquelle nous avons injecté de l'argent dans un groupe malade sans avoir réellement la main sur sa destinée", explique Laurent Dumas qui précise que la SPN a injecté pendant près de trois ans plus de 3 millions d'euros pour des besoins de trésorerie. Place à un nouvel élan désormais.
4 piliers à travailler
"Il s'agit de faire du groupe Garages Nation l'un des leaders de la distribution automobile de l'Ile-de-France", avancent les deux hommes. Une tâche qui incombera surtout à Benoit Mercat. L'homme connaît le métier puisqu'il a longtemps dirigé les affaires du groupe Loret en métropole ou encore piloté la récente cession du site d'Audi de Viry-Châtillon (91) au groupe Priod. Lui et Laurent Dumas exposeront fin avril à l'ensemble des salariés du groupe, 350 personnes, le plan stratégique qui devra insuffler une nouvelle dynamique.
"Nous avons rencontré les salariés et j'ai été impressionné par leur attachement au groupe mais il faudra aussi se retrousser les manches", prévient Laurent Dumas. De son côté, Benoit Mercat se dit confiant quant à renouer avec l'équilibre bien la perte de 3 millions d'euros enregistrée en 2017. A plus long terme, c'est toute une nouvelle stratégie qui devra se mettre en place. Benoit Mercat voit quatre piliers sur lesquels s'appuyer : il compte notamment sur le web pour y lancer rapidement un site dédié aux marchands, renouer avec le VO en redéveloppant le sourcing, longtemps point fort du groupe. Il souhaite aussi "largement investir dans les services et dans les services d'auto-partage à Paris en s'appuyant sur ses offres Renault et Nissan".
Quid de la rue Picpus ?
Quant au site historique du 42 rue de Picpus, son avenir a aussi été mis à l'étude. Fin des spéculations qui voyaient le groupe Emerige le transformer en complexe commercial : "il est évident que vu l'évolution de la distribution automobile et ses mutations, un tel site n'a que peu d'avenir", prévient Laurent Dumas. Ainsi, la nouvelle équipe dirigeante souhaite "rationnaliser les activités présentes et revoir l'utilité d'un espace de stockage VO de plus de 400 voitures, de quatre cabines de peinture ou d'une station-service. A nous de mettre à profit le savoir-faire d'Emerige en matière d'immobilier pour mieux répartir les activités tout en ne desservant pas les métiers de notre concession et sans nuire à notre clientèle", ajoute encore Laurent Dumas.
10 000 VN à terme
Avec 5 000 VN et 5 000 VO (avec les marques Renault, Dacia, Nissan, Fiat, Alfa Romeo, Hyundai, Honda, Mitsubishi), le groupe Garages Nation reste un solide représentant de la distribution parisienne mais la nouvelle équipe dirigeante souhaite amener ces volumes à plus de 10 000 VN d'ici 5 ans. Pour cela, "nous restons à l'écoute de toutes les opportunités. Il est possible que nous revoyions la distribution de certaines de nos marques tout en nous développant avec d'autres. Mais notre croissance restera avant tout ciblée en Ile-de-France", conclut Benoit Mercat.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.