Carlos Tavares souhaite un engagement des Etats sur les infrastructures de bornes de recharge
Que chacun prenne ses responsabilités ! Pour le président de l’Acea (association des constructeurs européens), Carlos Tavares, cette phrase résume les difficultés auxquelles sont confrontés les constructeurs automobiles européens face au Diesel bashing actuel et aux normes d'émission de gaz carbonique édictées par la Commission européenne.
"Nous devons donner à nos clients ce qu'ils ont besoin d’acheter… Notre ligne de conduite est de considérer que le vrai patron est le client. Nous avons une stratégie qui est extrêmement flexible avec deux plateformes multi-énergie qui nous permettent sur une même ligne de fabriquer successivement un véhicule Diesel, essence, hybride ou électrique. Cette stratégie a été construite sur la base d’un constat simple : le monde est chaotique et de plus en plus imprévisible. Notre stratégie industrielle et technologique nous protège. Mais d’un point de vue sociétal, beaucoup de zones d’ombre subsistent, notamment au niveau de la propreté de l’énergie électrique, l’empreinte carbone de la fabrication des batteries et des extractions de la matière première. Et sur point, je peux dire que la responsabilité des Etats est claire car ce sont eux qui ont porté le choix de la technologie électrique, qu’ils jugent comme étant la meilleure pour répondre aux normes toujours plus drastiques des émissions de gaz carbonique. Encore faut-il créer les conditions pour que les consommateurs qui achètent les véhicules électriques puissent les charger", a indiqué Carlos Tavares lors d'une conférence de presse sur le salon automobile de Genève qui ouvre ses portes au public le jeudi 8 mars 2018.
Responsabilité citoyenne
Ainsi, pour le président de l’Acea, mais aussi du groupe PSA, au-delà de la responsabilité scientifique réside une responsabilité citoyenne de s’engager sur une densité minimale. "Les Etats doivent financer les infrastructures et choisir le niveau de densité minimal, en amont de la mise en application des normes. C’est en tout cas cette proposition que je vais soumettre dès cette semaine aux membres du board de l’Acea", a-t-il ajouté. Clairement, pour le président de l’Acea, aux Etats de financer ces infrastructures et de déterminer ce niveau de densité minimal pour que le consommateur puisse acheter le véhicule qu’il pourra facilement charger. Une directive européenne existe d'ailleurs en ce sens et celle-ci préconise une borne pour dix voitures.
La balle est désormais dans le camp des autres constructeurs automobiles qui doivent ou non valider cette demande.
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