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Industrie

Vers une baisse importante des plateformes

Publié le 21 novembre 2011

Par Armindo Dias
4 min de lecture
Les douze principaux constructeurs mondiaux vont réduire leurs plateformes automobiles de 30 % entre 2010 et 2020, révèle une étude de Frost & Sullivan (“Analysis of Platform Strategies of Key Global OEMs”).
Sarwant Singh, Partner spécialiste de l’automobile et du transport chez Frost & Sullivan.

La chasse aux coûts va demeurer une priorité pour les constructeurs au moins jusqu’en 2020. Et elle ne se fera pas vraiment dans la demi-mesure : Frost & Sullivan estime que le nombre de plateformes automobiles des 12 principaux constructeurs mondiaux va passer de 223 en 2010 à 154 en 2020. Le nombre moyen de plateformes par constructeur va donc se contracter de 30 % en une décennie, passant de 19 à 13 (voir tableau).

Mais la productivité, portée par une standardisation des plateformes et un recours à un maximum d’équipements modulables, sera au rendez-vous : les dix principales plateformes seront à même de produire 33 millions de VP et de VUL en 2020, contre 17 millions en 2010. Cela représente une augmentation de 94 % ! Et les grands vainqueurs en la matière seront les groupes Volkswagen et Daimler. “Avec plus de 95 % de la production totale de véhicules d’ici 2020 lancée depuis seulement trois plateformes chacun, on s’attend à ce que le groupe Daimler, dans le segment luxe, et le groupe Volkswagen, dans celui du généraliste, atteignent au niveau mondial le degré le plus élevé de standardisation de leurs plateformes, [c’est-à-dire] avec le plus large éventail de modèles de véhicules sur une même plateforme”, explique Sarwant Singh, Partner spécialiste de l’automobile et du transport chez Frost & Sullivan.

Bref, en 2020, le groupe Volkswagen devrait avoir dépassé le leader actuel en matière de standardisation, le groupe Ford. Ses outils de production modulables et l’intégration de technologies novatrices lui permettront de produire un plus grand nombre de modèles par plateforme, explique Frost & Sullivan. Aussi, rien d’étonnant si le cabinet de conseil considère que les groupes Daimler, Volkswagen et Fiat-Chrysler auront procédé à une réduction de 60 à 65 % de leurs plateformes d’ici à 2020. “La production moyenne de véhicules par plateforme devrait au moins être multipliée par trois d’ici à cette date”, poursuit le cabinet de conseil. La moyenne annuelle de production de l’ensemble des plateformes ? Elle devrait passer de 240 000 unités en 2010 à 585 000 en 2020 (voir tableau).

Les économies asiatiques émergentes conduiront la standardisation des plateformes

“Neuf des dix plus grandes plateformes devraient représenter des volumes annuels de deux millions d’unités d’ici 2020 contre seulement trois de ces plateformes en 2010”, indique par ailleurs Frost & Sullivan. Et cocorico, les constructeurs français y seront bien représentés : Renault-Nissan et PSA en feront partie avec leurs plateformes respectives dites B0 et BVH1 (voir classement). C’est d’autant plus encourageant que ce phénomène de standardisation sera mondial et, surtout, concernera également des pays émergents tels que la Chine et l’Inde.

Ces derniers en seront même les véritables moteurs. “Les économies asiatiques émergentes conduiront certainement la standardisation des plateformes et l’approche modulaire, plus que l’Europe et l’Amérique du Nord”, confirme Vishwas Shankar, analyste chez Frost & Sullivan. Et elles continueront d’influer sur le marché : 160 des 800 modèles distincts qui seront fabriqués et vendus dans le monde par les douze principaux constructeurs mondiaux entre 2010 et 2020 seront fabriqués en Chine, contre seulement 140 modèles distincts pour les Etats-Unis. “Plus de 24 de ces 800 modèles distincts sont des modèles de véhicules globaux qui devraient être fabriqués et idéalement vendus en Chine et aux Etats-Unis”, poursuit Vishwas Shankar.

Autant dire que cette influence, ajoutée à une recherche croissante de standardisation, ne sera pas non plus sans incidences sur les fournisseurs des constructeurs à un niveau mondial. Qui dit standardisation dit bien souvent proximité et simplicité. “Les fournisseurs mondiaux sont prêts à suivre les fabricants de véhicules et à ouvrir des implantations plus proches des chaînes de montage finales des constructeurs”, souligne l’analyste de Frost & Sullivan. Il estime aussi que cela devrait favoriser la réduction des pièces distinctes dans la mesure où plus elles sont nombreuses, plus elles sont susceptibles de provoquer un couac dans la chaîne d’approvisionnement.

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