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Industrie

Toyota sur la bonne voie

Publié le 4 juillet 2008

Par Marc David
4 min de lecture
La superbe 3e place de Jarno Trulli à Magny-Cours n'est que le reflet du net redressement de Toyota. La troisième place de Jarno Trulli à Magny-Cours, obtenue non sans une héroïque résistance de l'italien face à la combativité d'Heikki Kovalainen...
La superbe 3e place de Jarno Trulli à Magny-Cours n'est que le reflet du net redressement de Toyota. La troisième place de Jarno Trulli à Magny-Cours, obtenue non sans une héroïque résistance de l'italien face à la combativité d'Heikki Kovalainen...

...en fin de parcours, vient de mettre fin à une longue période de disette. En effet, le plus français des italiens n'était pas monté sur un podium (en fait, le 8e de sa carrière en F1) depuis le Grand Prix d'Espagne 2005. Quant à son écurie, le dernier podium, œuvre de Ralf Schumacher, remonte au GP d'Australie 2006. Une éternité…

Reste que, le podium de Trulli sur le billard nivernais révèle une dynamique indéniable de l'écurie japonaise (dont les bases, rappelons-le, sont à Cologne) sur la première partie de la saison. Apparue en perte de vitesse en 2006 et 2007, celle-ci est en passe de redevenir la quatrième force du plateau, soit la place qui était sienne en 2005. Pour ce qui est des résultats bruts, après huit épreuves, Toyota a déjà récolté 23 points, presque le double des points acquis sur l'ensemble de la saison dernière. Mieux, juste après le GP de France, seulement un point la sépare de l'équipe Red Bull, justement 4e au classement provisoire du championnat du monde des "Constructeurs". Bien sûr, à ce bon résultat d'ensemble, doit être associé le prometteur équipier de Trulli, à savoir l'allemand Timo Glock qui a ramené 5 points au GP du Canada. Autre vision des choses, également positive : apparemment, le problème relatif au rythme de course par rapport à celui des essais, auquel fut confronté un moment Toyota, semble définitivement appartenir au passé. "Ce problème est surtout apparu en 2005, justifie Pascal Vasselon, directeur général châssis du Panasonic Toyota Racing. Si nous prenons les courses récentes, cette disparité n'existe plus. A Sepang, par exemple, Jarno se qualifie 5e, il termine 4e. De même, à Bahrein, il se qualifie 7e et finit 6e".

Pour Toyota, l'objectif premier est d'être en mesure de viser le podium régulièrement

Maintenant, la question demeure : que manque-t-il véritablement à Toyota pour être en mesure de se battre régulièrement pour le podium ? Pascal Vasselon donne un éclairage : "avec une voiture mieux équilibrée et plus constante, notre bagage technique est bien meilleur que celui des saisons précédentes, pense-t-il. Néanmoins, il est clair qu'il n'est pas encore suffisant pour viser le podium régulièrement. Cela demeure notre objectif premier. Reste que, cette saison, nous sommes toujours en mesure de viser des gros points, ce qui est déjà positif". Il poursuit : "il manque à Toyota ce qui peut manquer à Renault, Williams, Red Bull, etc. Je veux dire par là que, aujourd'hui, seulement trois teams peuvent se battre pour le podium et le monopolise dans la plupart des cas. Une situation qui prouve que le niveau est très élevé. Alors, plus concrètement, que nous manque-t-il pour accéder régulièrement à ce podium ? Du temps. Il faut rappeler qu'il y a sept ans, Toyota Motorsport n'existait pas en Formule 1". Il est vrai que par rapport à Ferrari et McLaren, dont l'expérience repose sur des décennies, Toyota fait figure de nouveau-né. Au niveau des deux équipes "phares" de la F1, on parle de secteurs à 800 personnes avec une politique de recrutement basée sur les meilleurs éléments de la discipline, issus le plus souvent du proche environnement. Des gens qui sont aujourd'hui très bien en place. "En ce qui nous concerne, nous avons dû recruter des centaines de personnes en quelques jours, et nous sommes d'ailleurs encore dans ce processus de mise en place des bonnes personnes au bon endroit, en fonction de leur compétence", souligne Pascal Vasselon. Autre rappel d'importance, l'approche exclusive (hormis Ferrari, bien sûr) de Toyota. Au contraire de Honda qui a fondé ses bases sur BAR, de BMW sur Sauber, voire de Renault qui s'est appuyé sur le rachat de Benetton, Toyota est parti de rien, tant sur le plan du châssis que du moteur. Avant Magny-Cours, son palmarès faisait état de 112 Grands Prix disputés, de 180 points acquis et d'un seul record du tour. La 1re victoire est sans doute encore loin, mais Paris ne s'est pas fait en un jour.

Photo : Selon Pascal Vasselon, le bagage technique est bien meilleur que celui des saisons précédentes.

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