Selon Jacques Aschenbroich, Valeo récolte les fruits des investissements passés
Pandémie de Covid-19, pénurie des semi-conducteurs, malgré les crises successives qui ont secoué le secteur automobile depuis le début de l’année 2020, Valeo enregistre une solide performance au bilan du premier semestre 2021. Sur un marché en baisse de 12,5 % par rapport à 2019, dont 10 % (soit 4,3 millions de véhicules non produits) seraient imputables à la crise des semi-conducteurs, Valeo n’aurait perdu "que" 8 % de chiffre d’affaires.
"Cette baisse équivaut à 800 millions d’euros, ce qui est une somme assez considérable", a fait remarquer Jacques Aschenbroich, PDG de Valeo, lors d’une rencontre avec la presse "mais nous sommes en forte progression de plus de 10 % dans chaque pays sauf en Chine où notre croissance est supérieure."
L’impact de la pénurie des semi-conducteurs ne devrait pas se normaliser avant la fin de l’année, a complété Christophe Perillat, directeur général délégué du groupe, qui est amené à devenir directeur général en janvier 2022. A cette date, les fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général seront scindées. Jacques Aschenbroich deviendra alors président du conseil d’administration et Christophe Perillat, directeur général. "En revanche, nous avons toujours livré nos clients et c'est une prouesse dont nous sommes fiers", a poursuivi le PDG de l'équipementier qui a sécurisé l'approvisionnement des constructeurs avec une hausse de ses stocks de 200 millions d'euros.
Une électrification du marché favorable à Valeo
Secouée par les conséquences de l'annonce du Green Deal de la Commission européenne, l'industrie automobile se prépare à la fin du moteur thermique pour 2035, qui ne semble pas inquiéter outre mesure Valeo. "Nous sommes dans une phase de bascule et l'accélération est réelle avec ou sans Green Deal. Tous nos clients ont d'ailleurs annoncé un programme d'électrification plus rapide", précise Jacques Aschenbroich qui espère que la France arrivera à défendre sa position pour préserver les motorisations hybrides rechargeables, lors des futures négociations au Parlement européen et au Conseil des ministres européens. "Mais globalement, nous sommes plutôt favorables aux positions sur l'électrification puisque Valeo a beaucoup investi sur la haute et la basse tension. Toute la question restera de connaître la part réservée à la basse tension".
Le PDG de Valeo tire un bilan plus que positif des investissements réalisées depuis son arrivée à la tête de l'équipementier et se félicite des prises de commandes réalisés de 10,6 milliards d'euros auxquelles s'ajoutent 1,1 milliard d'euros de commande pour la co-entreprise avec Siemens. Sur les résultats du premier semestre 2021, le pôle systèmes de propulsion représente près d'un quart du chiffre d'affaires de l'équipementier, (grâce au 48 V)
Reste cependant l'inconnu concernant l'acceptation et la réaction des clients face à une technologie dont beaucoup de craintes restent à lever notamment sur les infrastructures de recharge.
Hausse du coût des matières premières
Mais le Green Deal de la Commission européenne pose également la question de la neutralité carbone que Valeo a fixé également comme objectif en 2050. Depuis le début de cette année, les prix des matières premières, comme l'acier, ont été multipliés par deux depuis un an avec un réel soucis de compétitivité du site Europe. Or, la Commission souhaite instaurer un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières qui pourrait entraîner une accélération des délocalisations en dehors de la zone Europe.
Seul regret pour le PDG de l'équipementier : le cours de bourse du groupe (actuellement à 25 euros l'action) qui selon lui ne représente pas la valeur de l'entreprise.
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