S'abonner
Industrie

Quelle réponse à la paupérisation des automobilistes ?

Publié le 27 octobre 2014

Par La Rédaction
5 min de lecture
La baisse du pouvoir d'achat impacte le marché de l'entretien et de la réparation automobile. Comment les équipementiers réagissent-ils face à ce phénomène européen ? Quelles solutions peuvent-ils déployer pour conserver les clients en recherche de prix bas ? Les réponses de Bruno Gauthier (NTN-SNR), Damien Germès (NGK), Olivier Legrand (Federal-Mogul), Reiner Martsfeld, (Corteco), Menno Schönlank (Valeo) et d'Eric Malavasi (NTN-SNR).


BRUNO GAUTHIER, NTN-SNR

Nous ne proposons rien, mais je reconnais que c'est un besoin. Nous ne pouvons pas proposer de qualité suffisante pour peu de kilomètres. Nous disposons d'une seule ligne de production pour alimenter OE et rechange. Economiquement et techniquement nous n'avons donc pas de solution. Nous travaillons désormais mieux nos tarifs, mais le fort taux de réutilisation des pièces chez les constructeurs ne facilite pas la démarche. De vieux roulements peuvent revenir sur de nouvelles applications. Et nous n'avons pas de valeur ajoutée à créer une deuxième marque en sourcing, les groupements se trouvant mieux placés pour ce type d'opération.
 

DAMIEN GERMÈS, directeur exécutif de la rechange indépendante, NGK Spark Plugs Europe

Nous ne proposons que des produits Premium, bien que nous suivions de près l'évolution du marché. Certains pays comme la Russie et la Turquie privilégient la marque et la présence en première monte, mais il est vrai que pour les pays de l'est se pose la question d'apporter une réponse à la demande de prix. Toutefois, nous devons réfléchir à une offre mass market, qui s'adressera à l'ensemble de l'Europe. L'exercice se complique d'autant plus qu'avec les normes anti-pollution, la durée de vie des bougies a été raccourcie, tandis que le prix unitaire augmente de façon exponentielle avec le downsizing de la pièce et l'emploie systématique de métaux précieux.
 

OLIVIER LEGRAND, vice-président aftermarket EMEA, Federal-Mogul Corporation

La baisse du pouvoir d'achat et un parc auto qui continue de vieillir mettent une pression supplémentaire sur les pièces et la réparation. Il convient de se différencier, d'où notre politique de marques en freinage. Nous ne voulons pas sacrifier la qualité mais différencier les caractéristiques des produits avec une présentation claire.

 

REINER MARTSFELD, président de Corteco

Notre stratégie consiste à satisfaire les besoins de tous nos clients en tenant compte de leurs spécificités. D'une part, nous proposons des solutions pour la rechange indépendante sur des produits high tech, pour lesquels les mécaniciens doivent suivre des formations et nous les accompagnons sur ce marché auxquels ils ne peuvent prétendre sans aide technologique. Et cela fonctionne ! Nous proposons les dernières pièces électriques, et les joints de dernière génération pour qu'ils puissent intervenir dans tous les domaines de l'étanchéité que nous couvrons, par exemple. Par ailleurs, nous composons des petits kits d'étanchéité beaucoup moins onéreux qu'en OEM. Au lieu de proposer de grandes pochettes très complètes et forcément chères, de l'ordre de 300 euros, nous avons conçu des micro-pochettes avec un seul élément et ses accessoires à 10 euros environ. Quand, par exemple, un constructeur va remplacer une pièce, notre mécanicien utilisant les produits Corteco pourra ne changer que les joints, ce qui procure pour le client final une économie substantielle. Je pourrais également citer les petites pièces de vidange, dont nous avons sorti déjà 43 références de kits, intégrant la totalité des bouchons. Les mécaniciens connaissent bien ces problèmes pour lesquels, jusqu'à présent, ils n'avaient pas de réponse concrète. Nous faisons la même chose avec les guides de butée, pour lesquels nous affichons 11 références ou les kits de bagues pour la distribution. Pour résumer, nous élaborons des produits très sophistiqués mais nous restons sur le terrain pour apporter des solutions adaptées aux petits problèmes des mécaniciens !
 

MENNO SCHÖNLANK, directeur général de Valeo Service

Valeo Service répond depuis longtemps déjà à cette problématique, comme en témoigne notre gamme très complète de pièces remanufacturées. Et, depuis Automechanika 2010, nous obtenons un véritable succès avec la gamme Valeo Classic, destinée au remplacement des pièces des véhicules plus âgés. Dépositionnée de 25 % environ, la gamme Valeo Classic est distribuée sur la plupart des marchés. Nous avons, aussi, depuis peu, lancé la gamme Valeo First pour capter des clients sur des marchés moins matures comme l'Afrique, la Pologne ou la Russie, en balais d'essuie-glaces ou plaquettes de frein.
 

ERIC MALAVASI, directeur aftermarket NTN-SNR

C'est un sujet difficile pour nous, car nous ne pouvons pas créer, comme pour d'autres familles de pièces, des gammes à "bas coûts". Comment proposer des produits moins chers alors que nous n'avons qu'une gamme d'origine, comment réduire les prix sur des références pour véhicules plus anciens, quand ces mêmes références peuvent équiper des véhicules récents différents ? Une seule chose est sûre, nous ne pouvons pas rogner sur la qualité. Par ailleurs, travailler sur des aciers moins chers, par exemple, ne constitue pas une solution satisfaisante. Cette question, pour intéressante qu'elle soit, n'a d'ailleurs pas été résolue par les "roulementiers" première monte que nous connaissons, sauf erreur de ma part.
 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

cross-circle