Plombé par la crise, Faurecia espère faire mieux au second semestre
L’heure est au bilan pour les acteurs de l’industrie automobile, et les résultats s’enchaînent, et même, se ressemblent. C’est au tour de Faurecia de faire un état des lieux de cette première partie d’année. Avec, en somme, un fort impact de la crise du coronavirus sur ses ventes, et des conséquences logiques sur ses résultats financiers. Durant les six premiers mois de l’année, l’équipementier a subi un recul de ses ventes de près d’un tiers, à 6,170 milliards d’euros, contre près de 9 milliards à la même période de l’an passé. A périmètre et taux de change constat, ce repli a atteint à 35,4 % par rapport à une chute de 34,4 % de la croissance de la production automobile mondiale. Excepté Clarion Electronics, dont les ventes se sont accrues de 41 %, toutes les autres activités ont souffert de la même manière soit -37,6 % pour la branche Seating, -30 % pour Interior et Clean Mobility.
Aucune zone du monde n’a été épargnée, à commence par l’Europe, qui représente près de la moitié des ventes de l’équipementier. Dans cette région, les ventes ont reculé de 33,2 % pour atteindre un peu plus de 3 milliards d’euros, avec pour conséquence, un résultat opérationnel de -113 millions d’euros, en recul de 3,7 %. L’Amérique du Nord et l’Asie, qui, pèsent chacun 24 % des ventes ont affiché un recul respectif de 35,6 % et 14,3 % des ventes soit un résultat opérationnel de -84 et 101 millions d’euros. Enfin, en Amérique du Sud, région mineure pour Faurecia qui y réalise seulement 2 % de ses ventes, le repli a atteint 54,6 % pour un résultat opérationnel de -14 millions d’euros.
536 millions d’euros d’économies
Au global, le résultat opérationnel s’affiche à -114 millions d’euros, contre 645 millions à la même période de l’année précédente, fatalement plombé par l’impact de la baisse des volumes liée à la crise du Covid, soit -1 268 millions d’euros. Le résultat aurait toutefois pu être bien pire si l’équipementier n’avait pas joué sur plusieurs leviers pour réaliser des économies. Plusieurs pistes ont été explorées : flexibilisation des coûts de main-d’œuvre directes et indirects, flexibilisation des coûts de fabrication, réduction des dépenses nettes de R&D et enfin, contrôle des frais généraux et administratifs. Au total, ce sont 536 millions d’euros qui ont été économisés. Au global, sur six premiers mois de l’année, Faurecia a perdu 433 millions d’euros, contre un gain de 346 millions à la même période en 2019.
Et l’équipementier devrait continuer à activer ces leviers en deuxième partie d’année : pour les six prochains mois, Faurecia préfère jouer les pessimistes, tablant sur un nouvelle diminution de la production automobile mondiale de 15 %. Dans ce contexte, les économies réalisées devraient s’amplifier, principalement sur les volets de l’optimisation de l’empreinte industrielle, des coûts de main d’œuvre, mais aussi d’optimisation de trésorerie, avec, notamment, un budget en R&D réduit de 10 à 15 % sur 2020. Dans ce cadre, Faurecia anticipe des ventes de 7,6 milliards d’euros pour le second semestre, pur une marge opérationnelle d’environ 4,5 % des ventes.