Plastic Omnium assure sa performance
La division automobile de Plastic Omnium surperforme dans toutes les régions du monde. Avec obstination et en assurant son auto-investissement. Mieux encore, cela fait sept semestres de suite que Plastic Omnium s’offre une marge opérationnelle autour de 7 %. De quoi agacer certains confrères qui peinent à assurer le financement de leur développement, malgré bien des prouesses technologiques. Cependant, il faut créer une certaine alchimie pour que l’ensemble se déplace sur les rails de la croissance. Pour Laurent Burelle, il n’y a pas de magie à cette réussite – dont il ne se gargarisa pas au lendemain de l’annonce des problèmes de PSA, problèmes qu’il refusa également de commenter –, mais du travail et de l’ambition : “Il n’y a pas de desseins de pourcentages magiques recherchés, nous souhaitons croître partout, et c’est le fruit du travail”, a-t-il affirmé en évoquant “la meilleure performance de l’histoire du groupe”. “Aucun client ne dépasse les 15 % du chiffre d’affaires, Volkswagen et PSA réalisant chacun dans les 14 %, cela est plutôt bien équilibré.” Ce sera d’ailleurs le maître mot de la très bonne tenue de ces résultats : un équilibre entre les technologies, les régions, les clients et les investissements.
Progression sur l’ensemble des marchés
Au premier semestre 2012, le chiffre d’affaires de la division automobile de Plastic Omnium a crû de 22 % quand la production automobile mondiale atteignait les + 9 %, passant de 37 millions de véhicules à 40,3 millions, toujours en semestre comparable. Ce n’est pas en Europe de l’Ouest que l’on aurait pu s’attendre à de la croissance, pourtant le groupe fait + 11 % en auto au premier semestre (+ 2 % en France et + 16 % en Allemagne) – “Grâce à l’acquisition de nouveaux clients et la création de nouvelles usines”, a précisé Laurent Burelle –, alors que la production automobile régressait de 6 %. La poursuite de l’internationalisation s’avère donc cruciale et porteuse. Le groupe est passé de 50 % en Europe de l’Ouest à 44 % (39 % pour l’auto dont 15 % pour la France). En auto, Plastic Omnium a réalisé + 25 % en Chine (production auto + 8 %), + 30 % en Asie hors Chine (production auto + 8 %), en Amérique du Nord + 43 % (production auto + 21 %) et + 7 % en Amérique du Sud (production auto - 6 %). Laurent Burelle estime que la production automobile va continuer à croître de 4 à 6 % par an pendant les cinq ans à venir, soit + 35 %, et passer de 80 millions de véhicules (la France représente 2,5 % de la production mondiale) à 100 millions. D’où la nécessité de suivre les marchés : “Il y a une centaine de lignes d’assemblage dans le monde et nous devons suivre ces lignes. Le mélange d’internationalisation et d’innovation permet de capter la croissance là où elle est et de gagner des parts de marché”, a ajouté Laurent Burelle, avant de remarquer que “Plastic Omnium progressait depuis dix ans à la hauteur de la croissance mondiale ou supérieurement à celle-ci”.
Plus d’usines, plus de centres de R&D
Pas de secret à l’horizon, sans un degré élevé et continu d’investissements, la réussite n’est pas au rendez-vous. En l’occurrence, Plastic Omnium soutient un fort niveau dans le domaine, comme en témoigne l’émergence de deux nouveaux centres de R&D, les deux portant sur des secteurs en plein développement, allégement des véhicules et contrôle des émissions. Le premier, ∑-Sigmatech, installé en France, est dédié aux composites, qu’accompagneront deux nouvelles usines en Grande-Bretagne et en Espagne. Une activité qui devrait déboucher dès 2015 sur un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros de composites en fibre de carbones. Pas encore de commandes de production en série signées, mais des négociations en cours à fortes probabilités. Parallèlement, le groupe bénéficiera d’un nouveau centre de R&D à Compiègne en 2014 (500 millions d’investissements et 500 personnes), qui débouchera là encore sur une activité en dépollution des véhicules Diesel de plus de 200 millions d’euros. Ce qui permet à Laurent Burelle de rappeler qu’en “valeur absolue et relative, la recherche et développement du groupe est très localisée en France” avant de commenter : “Nous conservons en France nos forces intellectuelles et de conception. Nous ne voulons pas perdre les “sachants” et nous n’internationalisons pas la R&D. Quand nous avons des pièces en développement, et en développement seulement, nous avons des prestataires extérieurs qui nous épaulent sur un an ou deux, à raison de 50 à 100 personnes.”
En termes d’usines automobiles, Plastic Omnium continue ses implantations, et arrive à un total de 96 sites, dont 63 en zones de croissance (30 en Chine par exemple). Si la plus grosse part des investissements en la matière se situe dans les pays émergents, l’Europe de l’Ouest n’est pas oubliée puisque le groupe est passé de 16 à 20 sites en intégrant les usines de composite. La raison en est simple : “Nous vendons ce que nous produisons parce que nous fabriquons des pièces qu’on ne peut pas transporter. Il y a très peu de flux entre les pays, en exportation comme en importation.” La production suit donc celle des constructeurs, et les matériaux composites intéressent beaucoup ceux d’Europe de l’Ouest. Parallèlement, la progression dans les BRIC n’est donc pas près de s’arrêter… Un bon semestre, donc, pour Plastic Omnium qui voit l’avenir sereinement avec 74 contrats gagnés en 2011…
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FOCUS - 1er semestre 2012
• Chiffre d’affaires : 2 390 M€ + 18,4 %
• Marge opérationnelle : 169 M€ / 7,1 %
• EBITBA : 264 M€ 11,1 %
• Free Cash Flow : 73 M€ 3,1 %
• ROCE : 27 %