Plan d'urgence pour l'automobile en Europe : tout reste à faire !

Derrière les annonces de la Commission européenne et de son plan d'action pour l'industrie automobile, les sourires de façade se crispent un peu. Certes, les annonces sont multiples : possibilité de lisser des émissions de CO2 sur trois ans, alliance européenne pour les véhicules autonomes, aide pour les fabricants de batteries européens, verdissement des flottes.... Mais c'est justement la diversité des propositions qui questionne les industriels.
"Cela reste une proposition à la fois large, un peu floue, dont le financement n'est pas clair", reconnaît un constructeur. "On a l'impression qu'ils ont voulu intégrer beaucoup de sujets différents pour éviter de trop fâcher les lobbyistes environnementaux après avoir statué sur les émissions de CO2."
"On sent bien la prise de conscience de Bruxelles face aux difficultés que vit l'industrie européenne, tout comme la volonté de sortir d'une certaine naïveté. Mais cela se traduit en réalité par des annonces globales alors que la filière a besoin de réponses urgentes", retient la PFA. De fait, la seule annonce concrète concerne le lissage des émissions de CO2 sur trois ans au lieu d'un calcul annuel comme prévu initialement. Encore faut-il que le Parlement vote cette nouvelle disposition !
Le lissage des émissions de CO2 suspendu au vote du Parlement européen
Car pour l'instant, il s'agit juste d'une proposition de Bruxelles, qui doit être validée par le Parlement européen, qui pourrait allonger le processus de vote en ajoutant des amendements. "Sans amendement, et si tout le monde est d'accord, le vote pourrait intervenir vers le mois de juin. Avec amendements, nous sommes certains de partir sur six mois de discussions", déplore un autre constructeur.
D'autant que la proposition de la Commission reste assez floue sur cette adaptation, notamment sur le sujet des véhicules utilitaires légers. Car même avec un assouplissement sur la période d'observation des émissions de CO2 sur trois années, de 2025 à 2027, les objectifs pour le segment des véhicules utilitaires restent impossibles à atteindre.
Dans le texte initial, Bruxelles impose 15 % de baisse des émissions pour les voitures particulières comme les utilitaires. Mais chaque segment est comptabilisé indépendamment de l'autre. Ainsi, l'atteinte des objectifs pour les premières n'aidera pas les seconds. "La souplesse doit être étendue sur une période plus longue pour les utilitaires", affirme la PFA. "C'est en tout cas la demande que nous allons faire. Mais nous n'avons aucune garantie sur cette prise compte."
En Europe, en 2024, les véhicules utilitaires ont atteint une part d'immatriculations de modèles électriques de 6,1 %. Les constructeurs doivent atteindre 17 % pour ne pas payer d'amende.
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