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Industrie

Pierre Boulet, Novares : "Il y a urgence à arrêter de dépenser de l'argent pour rien"

Publié le 4 octobre 2021

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Le président du groupe Novares alerte sur les impacts de la crise des composants sur son bilan financier. Pierre Boulet entend trouver un nouvel équilibre avec ses partenaires toujours en proie aux difficultés d’approvisionnement qui paralysent les chaînes de production.
Novares a présenté ses dernières innovations le 29 septembre 2021 à Paris.

Journal de l'Automobile. Dans quelle dynamique estimez-vous que Novares se trouve ?

Pierre Boulet. Du point de vue de la R&D, la tendance reste celle de la diminution des émissions en travaillant sur toutes les motorisations, qu'elles soient thermiques, hybrides, électriques ou à hydrogène. Les idées que nous avons exposées à Paris lors de notre événement annuel montrent qu'il existe encore de nombreuses voies d'amélioration que les constructeurs pourront exploiter. Pour le reste, nos ingénieurs se concentrent sur les interfaces homme-machine, la connectivité et le bien-être à bord des véhicules de demain. D'un point de vue commercial, disons que la dynamique a été conservée mais l'activité se veut bien moins soutenue.

 

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JA. En quoi la pénurie de composants vous affecte-t-elle ?

PB. Dans notre modèle économique de fournisseur technologique, nous n'achetons pas de composants, nous sommes donc épargnés en quelque sorte, mais nos clients, les équipementiers et les constructeurs, rencontrent des problématiques de volumes erratiques. Ce qui entraîne une désorganisation industrielle. Novares a gardé ses capacités, certes, mais en bout de chaîne la production ne redémarre pas. Nous serons donc contraints de changer de méthode pour nous préserver.

 

JA. Que sous-entendez-vous ?

PB. Nous ouvrons les discussions pour expliquer à nos clients plus en aval les impacts de leur situation sur notre bilan. En 2021, notre chiffre d'affaires est équivalent à celui de 2020, autrement dit 30 % en-dessous de ce que nous avions engrangé en 2019. Quand bien même nous avons ajusté la capacité, les coûts de stockage et de ressources humaines ont un poids important.

 

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JA. Cette baisse est-elle localisée ?

PB. En Chine, le secteur automobile s'est remis en route, le chiffre d'affaires est ainsi revenu au niveau de 2019. En revanche, nos activités européennes s'inscrivent en repli de 25 %. La situation est plus préoccupante encore aux États-Unis où le chiffre d'affaires est à -45 % en 2021. Nos vecteurs de croissance se trouvent uniquement en Chine et en Europe de l'Est pour le moment.

 

JA. Considérez-vous que cela met un coup d'arrêt aux développements ?

PB. Nous sommes en phase de consolidation après des acquisitions en Chine, notamment celle de notre coentreprise. Nous étudions des dossiers de croissance externe qui se veulent plus modestes. Il y a urgence à arrêter de dépenser de l'argent pour rien et cela, nous devons le faire comprendre à nos partenaires. C'est aujourd'hui ma priorité.

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