Novares Venture day : trois start-up lauréates en 2021
Secteur en pleine mutation, l’automobile est plus que jamais en recherche de nouvelles solutions pour améliorer la mobilité des conducteurs et la rendre plus verte. Le 1erjuin 2021 s’est tenu la troisième édition de la Novares Venture day, un évènement permettant aux start-up de présenter, chacune leur tour leurs idées, devant un jury d'experts. Cette année elles étaient au nombre de huit.
Cette année le jury se composait de Pierre Boulet, directeur général de Novares, Elsa Lamartinie, directrice du business lab de Stellantis, Alexandre Ossola, directeur des investissements mid cap et fond avenir automobile de Bpifrance, et Stéphane Lasfargue, directeur de l’open innovation et des partenariats de Renault Nissan Mitsubishi. Ensemble, ils ont eu à décerner trois prix à l’issue de l’événement qui a duré environ deux heures. Voici les résultats
Lire aussi : Novares confiant en l'avenir
Prix de l’expérience utilisateur : Nawa technologies
Cette société développe des produits et des solutions faites à base de nanotube de carbone et de graphène. Leur innovation se situe dans l’organisation de ces deux composants. En capacité de mettre 100 milliards de nanotubes de carbone purs par centimètre carré de sorte à composer un tapis. "Quasiment un record du monde", selon Pascal Boulanger, fondateur de Nawa Technologie.
"Leur orientation et leur propriété intrinsèque permettent une combinaison unique de propriétés électriques, thermiques, ioniques et mécaniques. Ce qui permet de créer aujourd’hui, l’électrode pour stocker de l’électricité la plus rapide du monde", précise-t-il. Cette innovation pourrait permettre d’accélérer l'électricité dans le domaine de la mobilité. La société prévoit un premier produit : le supercondensateur, pour un dispositif de recharge très rapide.
La société a été créée il y a huit ans. À cette époque, elle ne pouvait fabriquer ce matériau que sur quelques centimètres carrés. Depuis 2021, elle est désormais capable d’en fabriquer sur des milliers de mètres carrés. À partir de l’année prochaine, Nawa Technologie projette de construire une usine pour industrialiser le concept et servir les différentes industries, allant de l’aéronautique, aux objets connectés, en passant par l’automobile. La start up est implanté en France et aux Etats-Unis. Composée de 46 employés, la lauréate du Novares Venture Day a fait 250 000 euros de revenus en 2020 et détient 26 brevets. "Nous avons choisi cette société pour la multiplicité des cas d’usage", explique Elsa Lamartinie
Le site de l'entreprise : Nawa technologie
Prix de la mobilité verte et durable : Enerbee
Fondée en 2014, cette start-up s’est spécialisée dans le domaine de la récupération et la génération d’énergie appelées Energy Harvesting Mecanic. Cette technologie est déstinée aux produits connectés : Internet des Objets (IoT). Enerbee est partie du constat que les outils fonctionnent principalement sur des batteries qui ont un impact écologique conséquent, cumulant certains défauts (faible durée de vie ou besoin de maintenance par exemple). La société propose donc un générateur d’énergie autonome composé de "matériaux piézoélectriques et magnétostrictifs". "Sur le même principe que la dynamo ou l’éolien, lorsque l’on va mettre ce module dans un champ magnétique et qu’on va déplacer ce champ magnétique, on va générer des charges électriques et donc de l’énergie", expliquent les concepteurs.
Ce module est donc en capacité d’alimenter différents capteurs, des microprocesseurs, des protocoles de communication Bluetooth ou encore des petits moteurs. "tout produit équipé de ce micro générateur a potentiellement une durée de vie illimitée, le tout sans batterie et sans pile", précisent-ils. Enerbee travaille à réduire encore la taille de son générateur, réduire ses coûts et augmenter ses rendements énergétiques.
Dans l’automobile, la technologie Enerbee pourrait alimenter différents capteurs. À titre d’exemple, dans le domaine des transports, l’entreprise a lancé un dispositif mesurant l’occupation des sièges. Un cas d'usage qui devrait potentiellement séduire divers acteurs du marché de l’automobile.
Le site de l'entreprise : Enerbee
Prix de l’interface utilisateur : Aledia
Cette start-up développe des microLED pour les écrans de nouvelle génération. Créé fin 2011 en ayant levé 170 millions d’euros, Aledia compte lancer l’industrialisation de leur produit à partir de 2022 avec la construction d’un site dans la banlieue grenobloise. L’entreprise est composée de plus de 105 personnes et détient 176 familles de brevets et licence exclusive Leti.
Son objectif consiste à révolutionner les écrans, pour se détacher de la technologie LCD principalement dominée par l’Asie et redonner de l'avance à l'Europe. La technologie développée par Aledia repose sur des petits cubes de 10 micro-cubes, constitués en deux parties et du CMOS. Les microLED sont à base de nanofil "d’une puissance optique 1 000 fois supérieur à la technologie LCD actuel, et ceci indépendamment du par pixel actuel", explique Giorgio Anania, cofondateur et PDG d’Aledia.
Leur deuxième innovation, réside dans la substitution des matrices organiques pour la lecture, par du CMOS "utilisé dans l’automobile, notamment pour les processeurs, qui permettent de mettre de l’intelligence embarqué", explique Giorgio Anania. Ce qui permet de réaliser du smart display, où les écrans seront capables de détecter des mouvements de gestes. Avec l’ajout d’écrans photovoltaïques, il n’y aura potentiellement plus besoin de les alimenter.
Une technologie qui présente un potentiel pour l’automobile, dans lequel Aledia espère se projeter dans les cinq à sept ans à venir. Pierre Boulet explique après l’intervention : "quand on travaille avec des appareils domestiques, pour les rendre conforme à l’usage de l’automobile, il y a tout un tas de contraintes, telle que la luminosité par exemple. Soit l’entreprise parvient à démarrer son projet en parallèle, soit il faut rajouter deux à trois ans pour que ce dernier soit conforme". S’il faut se projeter sur un long terme, le jury a tout de même été séduit par la proposition de la start-up. "Il y avait des mots qui semblaient assez doux aux oreilles du jury : rendement élevé et faible coût", précise Alexandre Ossola. Une douce musique qui a assuré la victoire à Aledia.
Le site de l'entreprise : Aledia
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.