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Industrie

Novares trouve un accord avec ses créanciers

Publié le 29 mai 2020

Par Romain Baly
3 min de lecture
En difficulté depuis plusieurs mois, l'équipementier tricolore entrevoit une sortie de crise. Le tribunal de Nanterre a validé, jeudi 28 mai 2020, un plan de continuation qui met fin à la procédure de redressement judiciaire dans laquelle était engagé Novares.
Quelque 75 millions d'euros auront été apportés par les actionnaires pour refinancer Novares, et l'entreprise doit bénéficier d'un prêt garanti par l'Etat de 71 millions d'euros.

 

Placé en redressement judiciaire le 24 avril dernier, Novares, qui avait fait l'objet de sept offres de reprises en milieu de mois, vient d'enregistrer une première victoire. Le tribunal de commerce de Nanterre a validé jeudi 28 mai 2020 un plan de continuation pour l'équipementier automobile, après qu'un accord de financement a été trouvé avec les créanciers, a appris l'AFP auprès de l'entreprise. "On a le financement pour rouvrir nos usines graduellement et continuer la fourniture de nos clients", a déclaré à nos confrères le directeur général, Pierre Boulet.

 

260 millions d'euros de dettes abandonnées

 

Les banques ont accepté de transformer une partie de leurs créances en actions de l'entreprise. Ainsi, 260 millions d'euros de dettes seront abandonnées en échange de 25 % du capital. Les actionnaires historiques - le fonds d'investissement Equistone qui possède 72 % du capital et la banque publique d'investissement Bpifrance à 15 % - vont rester au capital, a ajouté Pierre Boulet. L'équipe de direction de l'entreprise restera inchangée.

 

Quelque 75 millions d'euros auront été apportés par les actionnaires pour refinancer Novares, et l'entreprise doit bénéficier d'un prêt garanti par l'Etat de 71 millions d'euros. "On aura réussi à faire un redressement judiciaire en 28 jours, un record", s'est félicité le dirigeant, rendant hommage aux services de l'Etat qui ont été "très réactifs". La procédure avait été enclenchée en raison de négociations entre banques et actionnaires qui traînaient en longueur.

 

Un CA en baisse de 20 % sur 2020

 

Avec la plupart de ses usines arrêtées au plus fort de la crise du Covid-19, l'entreprise subissait une perte de trésorerie de 4 millions d'euros par jour et avait estimé à 115 millions d'euros le besoin d'argent frais nécessaire pour assurer le redémarrage de la production. Un grand danger planait donc au-dessus du spécialiste des pièces en plastique pour les moteurs, les tableaux de bord ou l'extérieur des voitures qui emploie 12 000 salariés dans 22 pays, dont 1 350 en France.

 

Tout n'est cependant pas réglé pour l'équipementier, qui craint de devoir réduire ses effectifs en raison de la crise du marché automobile mondial. A ce jour, de nombreuses usines ont repris l'activité, mais la plupart tournent entre 30 % et 70 % de leur capacité, faute de demande, a expliqué Pierre Boulet. Ce dernier table sur une perte de chiffre d'affaires de 20 % au total en 2020 par rapport aux prévisions. (avec AFP)

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