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Industrie

Novares en redressement judiciaire

Publié le 11 mai 2020

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
L'équipementier français a été placé en redressement judicaire le 29 avril 2020 et estime avoir besoin de 115 millions d'euros pour traverser la crise. Plan de continuation ou de reprise, une audience est annoncée pour le 27 ou 28 mai, à Nanterre, pour sceller l'avenir de Novares.
"Aujourd'hui, on a 40 usines arrêtées sur 45. Cela fait un manque à facturer et donc un manque de trésorerie de 4 millions d'euros par jour", a indiqué Pierre Boulet, le directeur général de Novares.

 

Victime de la crise du coronavirus, l'équipementier automobile français Novares a été placé en redressement judiciaire et des candidats à un éventuel rachat peuvent se faire connaître jusqu'à mercredi 13 mai 2020, a-t-on appris lundi auprès de l'entreprise. Ce spécialiste des pièces en plastique pour les moteurs, les tableaux de bord ou l'extérieur des voitures emploie 12 000 salariés dans 22 pays, dont 1 350 en France. Souffrant de problèmes de trésorerie avec l'arrêt de l'essentiel de ses usines, Novares avait demandé le placement en redressement judiciaire de sa holding le 24 avril 2020.

 

Le tribunal de commerce de Nanterre a ouvert la procédure le 29 et un administrateur judiciaire a été nommé. Deux issues sont possibles. Soit un plan de continuation de l'activité est approuvé par les actionnaires et les banques, avec éventuellement l'entrée d'un investisseur supplémentaire. Soit le groupe pourrait être cédé. Novares, qui avait échoué à s'introduire en bourse en 2018, a accumulé une montagne de dette (400 millions d'euros) pour financer une croissance spectaculaire. Son chiffre d'affaires a doublé depuis 2012 pour atteindre près de 1,4 milliard d'euros. Si la rentabilité était bien au rendez-vous ces derniers mois, la crise du Covid-19 et les mesures de confinement, d'abord en Chine, puis en Europe et aux Etats-Unis, ont compromis son équilibre financier.

 

"Aujourd'hui, on a 40 usines arrêtées sur 45. Cela fait un manque à facturer et donc un manque de trésorerie de 4 millions d'euros par jour", a expliqué à l'AFP le directeur général Pierre Boulet. Ce dernier a estimé à 115 millions d'euros le besoin d'argent frais nécessaire afin de franchir cette mauvaise passe et assurer le redémarrage de la production pour accompagner la reprise du secteur.

 

Les actionnaires actuels, principalement le fonds d'investissement Equistone qui possède 72 % du capital et la banque publique d'investissement Bpifrance (15 %), ont accepté de prêter 45 millions pour assurer le très court terme. Mais les discussions traînaient avec les banques qui refusaient de remettre au pot sans une augmentation de capital, tandis que les actionnaires n'accordaient pas immédiatement leur aval à cette solution...

 

"Il faut que fin mai on ait bouclé le financement des 115 millions d'euros", a expliqué Pierre Boulet. D'ici à mercredi midi, les candidats à la reprise devront se faire connaître. "Il est assez probable qu'il y ait quelques offres", estime le dirigeant. Selon lui, six organismes ont étudié activement les données financières de Novares. Une audience à Nanterre est prévue le 27 ou le 28 mai pour l'homologation du plan retenu. (avec AFP)

 

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