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Industrie

Nexus International : 10 mois, 2,3 milliards d’euros !

Publié le 11 mars 2015

Par Hervé Daigueperce
8 min de lecture
Lors de sa première convention à Montreux, l’équipe de Nexus International a témoigné de son savoir-faire et présenté des résultats en forme de success story.
AKram Shahrour, président de Nexus International.

Il y aura bien des Cassandre pour dire… mais ce qui ressort de la première convention de Nexus International inscrit d’emblée ce nouveau groupement international dans le paysage des grands acteurs de la distribution de pièces et d’équipements. Qu’on ne s’y trompe pas, 31 membres de nationalité différente constituent déjà l’assemblée des distributeurs internationaux, quand 47 partenaires fournisseurs se sont déjà inscrits pour l’aventure NI - dont 14 qualifiés de stratégiques. Le chiffre d’affaires, réalisé par l’ensemble des membres, atteint les 2,3 milliards d’euros pour une prévision, jugée réaliste par les professionnels, de 4 milliards à fin 2016, notamment grâce à une croissance exponentielle en Afrique et au Moyen Orient. L’un des atouts majeurs de la stratégie menée par Gaël Escribe, le directeur général de ce nouveau groupement.

Arrêt sur image (seulement…)

D’emblée, Gaël Escribe a mis les choses à plat, en revenant sur ces dix mois d’activité : “Nous nous sommes installés dans le paysage à une allure accélérée et nous disposons d’une équipe stable, très engagée dans notre démarche. (…) Nous avons convaincu 25 sociétés représentatives dans leur pays de nous rejoindre non seulement sur trois continents mais aussi sur trois canaux de distribution. Nous avons créé une centrale d’achats et un comité de sourcing (à même de lancer des appels d’offres internationaux, N.D.L.R.). Nous avons aussi ouvert de multiples orientations stratégiques et sécurisé notre business modèle. Aujourd’hui, nous comptons 31 membres et 47 fournisseurs”. Quelque temps après, il citera les nouvelles structures qui viennent de les rejoindre, et les nouveaux concepts lancés (réseaux de garage, connectivité, charte graphique, etc.) mais avant cela, il a rappelé quelques éléments d’analyse qui ont porté et portent la stratégie de Nexus International, en atteste ce verbatim : “la globalisation de l’après-vente a commencé, les marchés de l’Afrique et du Moyen-Orient sont des opportunités à ne pas manquer (comme la Chine il y a 20 ans). Par ailleurs, le canal Internet ne peut pas être ignoré aujourd’hui, de même que la consolidation financière des grands groupes, qui laisseront de côté les moyennes structures”. Gaël Escribe rappellera également que “si la supply chain n’a pas atteint son maximum aujourd’hui, le développement des besoins en aftermarket et de leur professionnalisation dans les pays émergents est devenu plus qu’essentiel”. En clair, rester immobile condamne ceux qui restent sur les schémas traditionnels : “les groupes de distribution traditionnels devront faire leur révolution” a-t-il conclu en présentant la feuille de route de 2015.

En 2015, “Nexus ­International devra…

…accroître sa présence et sa crédibilité sur le marché”, nous assure Gaël Escribe et pour cela, il compte sur 50 membres opérant sur 4 continents et 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un pari quasi assuré puisque, déjà, en ouverture de la convention, le brésilien SK Automotive – l’un des leaders nationaux – venait de les rejoindre ainsi que le saoudien Takwa. De même, en Europe, les sociétés espagnoles Urvi (spécialisée dans le PL) et Agerauto (pièces électriques) annonçaient leur ralliement aux côtés d’IDAP (Groupe présent en Espagne et au Portugal). Parallèlement, étaient créés Nexus Italia (composés de 4 membres) et Nexus Bulgaria, qui rejoint Nexus Otomotiv AS, regroupant le turc Dinamik Otomotiv, le géorgien Premix ou l’Azerbaïdjan Active Group. Il serait trop long d’énumérer tous les distributeurs qui optent pour ce groupement international d’un nouveau genre, n’hésitant pas à casser les codes. Le fait que le Maghreb soit déjà une force attractive du groupe (tous les pays étant représentés), et que le Moyen-Orient ouvre les portes de l’Afrique, rompt avec les habitudes des traditionnels groupes franco-allemands (Temot International, Groupauto International, Autodistribution International ou encore ATR) mais le multicanal séduit également. L’arrivée de Speedy en est un témoignage intéressant, en ceci qu’il rejoint la structure internationale pour garantir aux clients de ses centres, partout dans le monde, des pièces identiques, et non pour obtenir de meilleures conditions d’achat. Pour les groupes du Moyen-Orient et d’Afrique, il s’agit de pouvoir discuter avec les fournisseurs mondiaux auxquels ils avaient difficilement accès jusqu’alors. Enfin, le canal Internet – dont les premiers groupes devraient adhérer prochainement, dans la foulée de l’allemand ATP Autoteile – n’est plus considéré comme un concurrent mais comme un acteur complémentaire des grossistes : le consommateur repère la pièce sur Internet, et celle-ci lui est livrée par le grossiste, voire montée par le réseau de garages qui vient aussi de voir le jour. C’est ainsi que Gaël Escribe présente le concept : “Nous créons une collaboration entre les grossistes et les acteurs de l’Internet, pour que les premiers soient les logisticiens des seconds. Faire travailler les canaux entre eux donne la possibilité aux grossistes d’avoir un inventaire de leurs stocks en ligne et pour le site Internet, la promesse de livraison rapide est atteinte”. Mister Auto en France était pressenti, le constructeur PSA a dégainé le premier, participant de la même approche…

Des réseaux de garages voient le jour

Autre annonce importante pendant la convention, la naissance des réseaux de garages n’avait rien d’un gimmick d’autres groupes de distribution, pour faire comme… NexusAuto et NexusTruck répondent à plusieurs objectifs comme le mentionne Philippe Guyot, le directeur du développement de Nexus International : “Si nous ne prenons pas garde, si nous ne faisons pas attention à nos réparateurs, cela ira très mal pour tout le monde”, a-t-il asséné avant d’ajouter : “Les garagistes doivent être supportés, soutenus sur tous les niveaux. Et nous devons créer ces réseaux en prenant soin que l’expertise soit bien au rendez-vous, partout où nous serons”. Certes, les disparités entre les zones ne laisseront pas de faire apparaître des lacunes et ce n’est pas une charte graphique complète – le programme était prêt dans sa totalité au moment de la convention ! – qui permettra l’harmonisation des services. Mais l’envie semblait servir de liant général répondant à des besoins différents, puisque les Européens devaient faire face à une concurrence établie (chaque groupe a son réseau, quand les autres distributeurs se plaçaient sur une nécessité de professionnalisation des acteurs de la réparation). La progression des immatriculations de véhicules neufs dans certains états africains implique des savoir-faire opérationnels immédiatement et, à part Bosch, il n’y a presque rien de structuré. “Tout le monde peut dresser un panneau, cela ne constitue pas un concept, c’est pourquoi nous avons étudié, d’emblée, nos réseaux en partant de l’international” précise Philippe Guyot en évoquant la possibilité “d’ajouter dans les garages, des corners dédiés au Diesel, aux pneumatiques ou aux pièces de carrosserie”. Du pragmatique, assène-t-il ! Pour Nexus International, en 2015, 300 garages devraient arborer leurs couleurs, notamment en France et en Pologne. Ce qui rassure paradoxalement, repose sur la fondation d’un management participatif réunissant autour de la table les membres par commission avant de lancer les projets. C’est ainsi que le projet “Chine” est porté par un groupe de travail comme l’ont été la création d’un private label (en cours et qui sera disponible très prochainement pour ceux qui n’en ont pas créé jusqu’à maintenant) ou encore le développement du site Internet, une vraie machine de déploiement et surtout d’échange.

De “Nexussity” à l’appli

“Les attentes des membres sont très variées. Pour les Européens, il s’agit parfois de recherche de volumes, et surtout d’ouverture vers de nouveaux marchés, pour les Africains, il est surtout question de fonctions nouvelles, de projets communs parce que les sociétés sont parfois plus petites, et bénéficier d’outils apparaît plus important que gagner des points sur des volumes d’achat” reprend Gaël Escribe. Et les outils devront être pratiques, modernes et très conviviaux. C’est ainsi que sont nés le site internet et les “Nexus Business App” pour iOS et Android. Dès aujourd’hui, le site Internet a ouvert ses portes aux membres adhérents et fournisseurs. Dédié aux membres et spécifiquement à eux, le site sert de portail à tous les échanges, aux groupes de travail et aux commissions, aux outils proposés, communs à tous ou sectorisés, tout cela dans un univers protégé et sécurisé. C’est là que les membres trouveront des documentations, des données variées comme la composition des parcs automobiles dans les pays, par exemple, et toutes les données produits mais aussi marketing. Des mises jour permanentes, des offres ou des informations sur la vie de Nexus seront envoyées aux membres. Et, bien sûr, tout sera disponible sur appli iOS et Android. D’autres développements sont en cours, mais ce que l’on peut dire aujourd’hui, c’est que Nexus International s’est offert une équipe de choc pour construire un groupe doté de toutes les fonctionnalités modernes, et particulièrement réactif. Donner toujours plus de valeur se veut leur mot d’ordre, la convention de Montreux semble l’avoir entériné.
 

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