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Industrie

Michelin et Allopneus fêtent leur union

Publié le 14 avril 2015

Par Frédéric Richard
3 min de lecture
Allopneus.com, leader de la vente de pneumatiques en ligne sur le marché français, a ouvert son capital à Michelin, qui débourse 60 millions d'euros pour 40% des parts du site fondé en 2004. L'occasion pour le manufacturier de se positionner avec force sur le secteur. Et, pour Allopneus, de donner vie plus rapidement à ses velléités de développement.

En décembre dernier, Didier Blaise, fondateur et président de Allopneus.com, nous confiait être en discussions pour faire entrer un nouvel actionnaire au capital de sa société familiale. Aujourd'hui, c'est chose faite, et l'on ne s'attendait pas à un tel candidat. Car c'est bien le manufacturier français Michelin qui vient de s'offrir 40% d'Allopneus pour la somme de 60 millions d'euros.

Et aucune des parties ne fait de mystère quant aux tenants et aboutissants de l'opération. Depuis un peu plus d'un an, Michelin cherche à asseoir sa position dans le domaine du digital, et d'aucun parleront de combler son retard. Les derniers exemples en date de cette volonté sont l'acquisition du Brésilien Sascar, éditeur de logiciels spécialisés dans la gestion de flottes de poids lourds. Ou encore le rachat du site revisersavoiture.com qui édite notamment un carnet d'entretien en ligne. Depuis, le groupe présidé par Jean-Dominique Senard cherchait ainsi à investir dans une offre de distribution en ligne, en marge de son réseau physique Euromaster et du site PopGom, dont le succès n'est pas celui escompté. L'ouverture du capital d'Allopneus tombait donc à point.

Chez Allopneus, là encore, pas de langue de bois. Dominique Stempfel, désormais consultant pour l'entreprise et qui l'accompagne notamment dans sa communication, rappelle que Didier Blaise a toujours affirmé ne pas être vendeur. Toutefois, on savait que, face aux développements envisagés, des partenaires de poids permettraient d'accélérer les initiatives. Aujourd'hui, Dominique Stempfel lève le voile sur ce qui n'était qu'hypothèse, et devrait maintenant se concrétiser plus simplement avec l'arrivée de Bibendum.

Tout d'abord, le développement à l'étranger. Didier Blaise voulait consolider sa position sur le marché français avant de se lancer. Il semble désormais acquis qu'Allopneus aille démontrer son expertise hors de nos frontières à moyen terme. Logique, d'autant que les mastodontes européens du secteur prouvent chaque jour combien il est important de s'exporter pour grandir.

Par ailleurs, l'autre point sur lequel la "bouffée d'air Michelin " peut faire gagner du temps, c'est sur la logistique. En effet, Allopneus alimente aujourd'hui l'ensemble de ses commandes à partir de sa plate-forme logistique de Oignies (62), dans le nord de la France. Un stock qui se révélerait particulièrement bien situé pour approvisionner les marchés d'Europe du Nord (Belgique, Luxembourg, Allemagne…). A ce titre, l'idée de créer un second centre logistique plus au Sud, déjà évoquée par Didier Blaise, prendrait tout son sens maintenant.

Enfin, avec cette prise de participation, Michelin ouvre son réseau Euromaster à Allopneus. Les 411 centres deviennent ainsi centres de montage pour les clients du site Web leader de la vente en ligne. Autre conséquence, ces nouveaux partenaires, bien ancrés dans l'Industrie, devraient permettre à Allopneus de développer ses ventes sur le secteur.

En guise de conclusion, Dominique Stempfel tient à rappeler que cette prise de participation ne constitue en rien une recapitalisation. Allopneus va bien, et va continuer d'opérer de la même manière. Michelin n'entre pas au board, qui reste tenu par la famille Blaise.

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