Michelin avance vite sur le pneumatique durable
La course à l'intégration de matériaux durables dans les pneumatiques bat son plein. Quelques jours après Goodyear, qui s'est appuyé sur le concept-car Oli de Citroën pour mettre au point des pneumatiques plus respectueux de l'environnement, c'est au tour de Michelin de s'illustrer sur ce terrain si stratégique pour l'avenir. Et alors que tous les principaux manufacturiers planchent sur ce sujet, le groupe clermontois franchit une nouvelle étape et dévoile, en première mondiale, deux innovations s'inscrivant précisément dans ce cheminement.
Des concepts aux performances comparables à celles des pneus de série
A l'occasion d'une visite de son usine italienne de Cuneo, en Italie, Michelin a présenté à la presse un pneumatique pour véhicule léger et un second pour autobus comprenant respectivement 45 % et 58 % de matériaux durables. Un défi relevé grâce à un recours plus important au caoutchouc naturel, à l'apport de noir de carbone recyclé, de silice issue d'écorces de riz ou encore d'acier recyclé.
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Derrière cette réussite technologique, s'en cache une autre, peut-être encore plus importante pour l'avenir de ce type de pneus verts. Si leur commercialisation n'est pas attendue avant deux à trois ans, ces deux concepts ont pour particularité d'être déjà homologués pour la route. Un point crucial qui vient prouver que ces enveloppes présentent des niveaux de performance rigoureusement identiques aux produits du Bibendum déjà disponibles sur le marché.
Faire preuve de cohérence
"Ces homologations sont très importantes car elles démontrent que nous pouvons avancer sur cette question des matériaux durables avec des produits répondants aux standards de performances attendus par le marché et conformes à l'exigence du groupe Michelin", note Cyrille Roget, directeur de la communication scientifique et innovations du manufacturier. Pour le responsable, les sources de satisfactions sont d'ailleurs multiples.
Et de mettre en exergue le fait que Michelin tient ainsi sa feuille de route – avec l'ambition déjà annoncée et aujourd'hui réaffirmée d'atteindre 40 % de matières biosourcées, renouvelables ou recyclées dans ses pneus d'ici 2030 et 100 % d'ici 2050 – mais aussi que ces développements se concrétisent avec cohérence et bon sens. "Dans le fond, le véritable enjeu n'est pas tant le pourcentage de matériaux durables que l'on met dans ces pneumatiques. Le véritable enjeu c'est l'impact global de leur fabrication sur l'environnement."
Une recette bien complexe
D'où l'idée de sourcer les matières, de les récupérer, de les traiter et de les transformer de façon aussi locale que possible. Ce que réussit de mieux en mieux à faire le tricolore grâce à son propre savoir-faire et celui de ses multiples partenaires (Pyrowave, Enviro, Clarios, BioButterfly…). Cyrille Roget rappelle ainsi que "respecter l'environnement, maintenir la performance et déployer une technologie de série dans les usines est un véritable défi. Fabriquer un pneu est très complexe. On parle d'un produit qui contient tout de même environ 200 ingrédients différents !"
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C'est sur cette base de travail, toujours plus vaste et toujours plus concrète, que Michelin va continuer d'avancer. Si aujourd'hui ces taux d'efficience environnementale sont présentés sur deux produits précis, il n'est pas dit que naissent à horizon 2024 ou 2025 deux nouvelles gammes. Sans trop en dire, la direction du fabricant indique que tout ce travail pourrait très bien profiter aux gammes actuelles, la finalité n'étant pas (forcément) d'élargir le portefeuille mais bien de le rendre plus respectueux de l'environnement.
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