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Industrie

L’Ile-de-France, championne des faillites

Publié le 7 octobre 2019

Par Romain Baly
3 min de lecture
Selon une étude de KPMG, la région Ile-de-France totalise plus de deux fois plus d’entreprises en faillite que toutes autres régions entre 2017 et 2018. A l’échelle de la France, le BTP, la métallurgie et le commerce de gros sont les secteurs les plus touchés.
Sur la période 2017-2018, l’Ile-de-France totalise 115 plans de cessions.

 

Réalisée en 2019, l’étude de KPMG est la première du genre menée à grande échelle sur les plans de cession d’entreprises en faillite, de 20 salariés ou plus. Les données récoltées portent sur près de 95 % des plans de cession français entre 2017 et 2018, soit 458 plans de cession sur les 483 qui ont eu lieu durant cette période. Elle met en exergue les grandes tendances, les succès majeurs mais aussi les axes d’amélioration d’un système judiciaire nécessaire mais encore trop peu visible.

 

2,3 offres en moyenne par dossier

 

Premier constat, en dépit de la mauvaise image renvoyée, les plans de cessions constituent un bon moyen de sauvegarder des emplois puisque, sur tout le panel étudié, 76 % des postes ont été préservés. Le critère social joue d’ailleurs un rôle majeur auprès du tribunal, plus de 7 offres de reprise sur 10 retenues étaient les plus favorables sur le plan de l’emploi. Les bons résultats des plans de cession en termes de sauvegarde des emplois sont à contrebalancer avec le peu d’offres de reprise, et en particulier, le peu de concurrence sur un même dossier.

 

Le nombre d’offres déposées s’élève à 1 059 pour les 458 plans de cession analysés, soit environ 2,3 offres en moyenne par dossier. Les cas où il n’existe pas de concurrence sont majoritaires : seuls 34 % des dossiers font l’objet de plusieurs offres. Dans une majorité des cas (53 %), le repreneur se trouve dans la même région que l’entreprise en faillite alors que les entités étrangères ne représentent que 8 % du total des reprises.

 

L’architecture et l’ingénierie s’avèrent attractifs

 

Sur le plan géographique, trois régions se démarquent. L’Île-de-France (115 plans de cession), les Hauts-de-France (51 plans de cession) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (50 plans de cession) concentrent près de la moitié des dossiers (47 %) et 54 % des dossiers supérieurs à 100 salariés. Le nombre élevé de plans de cession en région Île-de-France s’explique notamment par sa forte concentration d’entreprises, son dynamisme économique et ses huit tribunaux de commerce, chaque traitant en moyenne sept dossiers par an contre deux par tribunal dans les autres régions.

 

Les secteurs concentrant des savoir-faire spécifiques à forte valeur ajoutée bénéficient d’offres de reprise en plus grand nombre et de meilleure qualité. C’est le cas, par exemple, du secteur de l’architecture et de l’ingénierie où 2,9 offres sont déposées en moyenne par dossier. À l’inverse, des secteurs peinent à attirer les repreneurs : le secteur des travaux de constructions spécialisés n’a, par exemple, reçu qu’1,5 offre en moyenne par dossier sur la période analysée. Le BTP, la métallurgie et le commerce de gros demeurent les plus touchés.

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