Les assisteurs progressent et s’immiscent dans le projet E-Call

...aussi être impliquées dans la mise en place du projet européen E-Call.

A l'instar d'autres secteurs, l'international a porté l'essentiel de l'activité des sociétés d'assistance en 2007. Ainsi, si le chiffre d'affaires de ces entreprises a progressé l'an dernier de 6,6 % dans le seul Hexagone avec des recettes globales de 1,452 milliard d'euros, la hausse a atteint les 20,5 % à l'international (2,673 milliards d'euros de recettes). "Elles ont bien entendu profité de la croissance des pays émergents", explique Nicolas Gusdorf, le président du SNSA, cette organisation regroupant 99 % des assisteurs en France avec des membres aussi prestigieux que les groupes Europ Assistance, Mondial Assistance ou encore Axa Assistance. A contrario, les dossiers traités dans les pays arrivés à maturité sont toujours un peu les mêmes : l'automobile a représenté près de 3/4 des interventions réalisées par les assisteurs dans l'Hexagone en 2007 avec 3 846 000 dossiers traités (+ 1 % par rapport à 2006). Les sociétés d'assistance comptent toutefois poursuivre leur développement sur le Vieux Continent.

Le SNSA procédera à l'automne à un test d'assistance sur autoroute, la législation française interdisant aujourd'hui aux assisteurs d'intervenir sur autoroute en lieu et place des secours et prestataires dûment habilités. "Le client pourra nous appeler directement depuis son portable sans avoir à chercher une borne, précise Nicolas Gusdorf (Ndlr : il se géolocalisera lui-même mais pourra bien sûr être plus précis s'il dispose en plus d'un GPS). Nous nous chargerons ensuite de prévenir les prestataires agréés en nous connectant aux plates-formes téléphoniques des trois sociétés d'autoroutes avec lesquelles nous allons réaliser le test." Ce dernier, qui devrait durer six mois et pourrait être étendu en fonction de ses résultats, sera effectué sur des portions d'autoroutes situées en Rhône-Alpes, dans le tunnel du Mont-Blanc et en Côte d'Azur. Autre domaine dans lequel le secteur de l'assistance compte bien monter au créneau : le système d'appel d'urgence paneuropéen E-Call.

Pas uniquement le 112

Le SNSA souhaite que ce service destiné à être généralisé à l'horizon 2012 soit totalement libre et ouvert. Bref, que le numéro d'urgence qui sera contacté en cas d'accident n'aboutisse pas systématiquement au 112. "Nous souhaitons que les constructeurs automobiles puissent travailler avec le partenaire de leur choix une fois que le système sera mis en place, souligne le président du SNSA. Nous désirons que soient reconnues les spécificités du marché français, où toutes les sociétés d'assistance peuvent intervenir sur un accident après les autorités." En attendant la mise en place de ce système, le secteur se sera encore un peu plus professionnalisé.
En effet, le syndicat compte développer des formations spécifiques en s'appuyant sur l'observatoire des métiers qu'il a lancé l'an dernier. Un référentiel commun destiné à tous les responsables de ressources humaines du secteur qui a permis d'identifier 18 postes spécifiques : ils vont du chargé d'assistance au médecin régulateur en passant par le planificateur ou encore le chargé d'administration prestataires. "Nous pensons notamment à créer une formation spécifique pour les chargés d'assistance", conclut Nicolas Gusdorf. En 2007, les membres du SNSA ont employé en permanence 5 815 personnes en France (+ 7 % par rapport à 2006). Des entreprises qui emploient aussi très régulièrement des saisonniers et mobilisent chaque année - en équivalant temps plein - pas moins de 7 500 prestataires (dépanneurs, remorqueurs, garagistes…)

Photo : Nicolas Gusdorf, président du Syndicat national des sociétés d'assistance (SNSA).