Leasing social : l'édition 2025 est enclenchée... sans la voiture d'occasion

Les contours du leasing social 2025 se dessinent peu à peu. Un projet d'arrêté a été déposé par Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, selon nos confrères de Contexte. Le gouvernement confirme donc sa volonté de financer au moins 50 000 voitures particulières électriques pour cette année, soit le même volume que l'édition 2024.
Sur ces 50 000 dossiers, 5 000 seraient réservés aux personnes dont le domicile ou le lieu de travail est situé dans une commune intégrée dans une Zone à faible émission (ZFE). Selon nos sources, l'intégralité des aides serait financée par les Certificats d'économie d'énergie (CEE) à hauteur d'une enveloppe annoncée à 369 millions d'euros. Ainsi, le montant alloué au bonus écologique au titre de 2025, de 700 millions d'euros, ne serait pas amputé par le leasing social, comme annoncé une première fois par Agnès Pannier-Runacher. Un revirement qui montre les dissensions entre Bercy et le ministère de la Transition écologique.
Pas de voiture d'occasion dans le leasing social 2025
Le soutien apporté aux Français concernés s’élèverait ainsi à 7 300 euros environ si le texte reste en l'état. Mais il pourrait encore évoluer après discussion au Conseil de l'énergie qui se réunira le 27 mai 2025. Notamment sur la qualification des ménages modestes visés par le gouvernement.
Plusieurs points semblent d'ores et déjà actés. Comme par exemple l'exclusion des voitures d'occasion du système. Il semblerait que les constructeurs, très vigilants sur le respect des normes d'émissions de CO2 dites CAFE, aient rejeté leur intégration. Chaque voiture électrique neuve vendue compte dans ce calcul des émissions. Même si la Commission européenne et le Parlement européen ont assoupli le règlement et adopté le lissage sur trois ans des émissions.
Cette exclusion des voitures électriques fait bondir notamment des professionnels de la distribution automobile, fédérés au sein de Mobilians. "C'est une vision pro-constructeur du processus", condamne la fédération. Certains professionnels militaient même pour un label VO électrique reconditionné qui aurait permis cette éligibilité.
La France pourrait d'ailleurs nager à contre-courant sur ce sujet. Certains pays d'Europe de l'Est réfléchiraient par exemple à une prise des véhicules d'occasion électriques dans une offre de leasing social comme le promeut la Commission européenne.
Un leasing de trois ans est dommageable
Mais ce n'est pas le seul point de désaccord. La durée de financement, fixée à trois ans, fait l'unanimité contre elle. Car elle signifie, une nouvelle fois, que 50 000 véhicules de typologie très proche vont revenir sur le marché de l'occasion au même moment, en 2028.
Cette contrainte, décriée par les distributeurs mais aussi les sociétés de financement, pèsera fortement sur les valeurs auxquelles seront revendues ces véhicules à l'échéance du contrat. Mobilians militait ainsi pour un lissage dans le temps des retours de location. Peine perdue !
Enfin, dernier motif d'exaspération pour les distributeurs automobiles : l'engagement de reprise de ces voitures. Alors que ces derniers enregistrent déjà des pertes sur la revente de voitures électriques d'occasion, dopées par des valeurs résiduelles surestimées par les constructeurs, certains pourraient être tentés de faire la grève du "leasing social" s'ils devaient s'engager une nouvelle fois financièrement.
"Clairement, nous souhaitons un buy back central, c'est-à-dire par le constructeur", soutient Mobilians. "Les valeurs résiduelles sont déterminées par les constructeurs, mais ce sont les distributeurs qui portent tous les risques."
Reste donc à connaître la mensualité moyenne affichée. Visiblement, le montant de 100 euros par mois, qui constituait la promesse initiale d'Emmanuel Macron, ne serait plus un totem et pourrait être largement dépassé.
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