Le salon des optimistes
Premier à prendre la parole, le groupe Continental. Les matières premières, si elles restent l’une des préoccupations principales des manufacturiers, devraient se stabiliser, si l’on en croit le groupe allemand. Elmar Degenhart, patron de Continental, a présenté des objectifs financiers montrant sa confiance pour 2012. Il admet que, certes, “il n’y aura pas les mêmes taux de croissance qu’en 2011”, mais ne voit pas de raison de “se faire du souci”.
Ainsi, le groupe Continental envisage une hausse d’au moins 10 % de ses ventes, à 29,5 milliards d’euros. Quant aux prix des matières premières, qui flambent depuis deux ans, la méthode Coué est de rigueur : “Le prix des matières naturelles, comme le caoutchouc, a atteint une limite. Nous n’attendons pas de hausse supplémentaire significative”, a-t-il convenu.
Dans le même temps, Michelin y allait également de ses supputations, confirmant, lui aussi, ses objectifs de vente en hausse de 8 % environ sur l’année… Michel Rollier, patron du groupe, a également répété que les répercussions des augmentations de coûts des matières premières se poursuivent, sans provoquer de désamour avéré pour les marques du groupe. Concernant les fluctuations de marché plus ou moins prévisibles, comme des perturbations ponctuelles liées à la situation en Grèce, par exemple, Michelin mise sur sa réactivité, comme il le fit en 2009, avec un pilotage très fin et régulier de l’activité de toutes ses usines.
Optimisme ? auto-persuasion ?
Du côté de Plastic Omnium, le moral semble également au beau fixe. Le leader mondial des plastiques extérieurs maintient, lui aussi, ses objectifs de croissance pour 2011. Son PDG, Laurent Burelle, confie un hiatus entre le pessimisme ambiant et son carnet de commandes, qu’il estime bien rempli jusqu’à la fin de l’année 2011, avec un été particulièrement prolifique. Le groupe poursuit également son expansion asiatique, notamment en Chine, où il prévoit d’ouvrir dix nouvelles usines en trois ans.
De même, Valeo a déclaré ne constater aucun ralentissement des prises de commandes à travers le monde “ni à court terme ni à long terme”, selon son directeur général, Jacques Aschenbroich. Plus prudent néanmoins que ses confrères, il souligne que les incertitudes quant au contexte économique européen pourraient inciter l’industrie automobile à une plus grande retenue, dans les deux années à venir…
Enfin, moins d’un mois après avoir réglé son différend avec Saft, sur la gestion de leur entreprise commune JCS, fabricant elle-même des batteries pour véhicules électriques, l’Américain Johnson Controls va bâtir une nouvelle usine.
Après avoir racheté les actifs de JCS à Saft, Johnson Controls investit donc 100 millions de dollars dans la construction d’une usine de batteries Start-Stop en Chine. Ce projet s’inscrit dans un contexte économique, puisque la demande explose depuis deux ans. L’usine approvisionnera les constructeurs automobiles locaux et internationaux en Asie, et entrera normalement en production au début de l’année 2013, avec une capacité annuelle de 2,4 millions de batteries d’ici à 2015.