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Industrie

"Le monde actuel nous apporte plus d'opportunités que de dangers"

Publié le 27 octobre 2014

Par La Rédaction
4 min de lecture
Arrivé il y a 3 mois à son poste, Neil Fryer doit déjà composer avec le rachat des activités de TRW par le groupe ZF. Trop tôt pour en parler certes, mais l'occasion nous a été donnée sur Automechanika d'aborder avec lui les grands défis qu'aura à relever l'industrie de l'équipement automobile, demain.
Neil Fryer, directeur marketing et technique monde de TRW

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Quels sont les principaux messages que vous souhaitiez passer sur le salon cette année ?

NEIL FRYER. Nous avons beaucoup de chantiers sur le marché européen. En termes de produits tout d'abord, nous lançons la gamme de plaquettes de freins DTEC, qui génère moins de poussières lors de l'usure, sans compromis sur la qualité de freinage. Par ailleurs, nous voulons aussi attirer l'attention sur la nouvelle campagne "amortisseurs" de TRW, tournée vers le distributeur. Sous la bannière "plus d'applications, moins de stocks, plus de profits", nous expliquons comment nous avons rationalisé l'offre pour mieux coller aux attentes des clients, sans augmenter les stocks. Bref, offrir une couverture du parc identique à celle des concurrents, mais avec moins de références en racks.

JA. La connectivité en après-vente fait-elle partie des sujets importants pour TRW ?

NF. C'est une autre opportunité pour nous. Si l'on parle de l'e-call, nous avons énormément travaillé avec l'UE et fait du lobbying pour que le système fonctionne au travers d'une plate-forme ouverte et que les véhicules ne dialoguent pas directement avec les réseaux de marque, ce qui serait contraire aux réglementations sur la concurrence.

Plus globalement, la question clé de la connectivité reste celle de l'utilisation des données. Nous travaillons sur un système capable d'intégrer toute la relation client pour un atelier, de l'accueil au tour du véhicule, puis le diagnostic, le devis, l'ordre de réparation, le rendu du véhicule. Le fait de tout intégrer dans un flux continu permet de gagner énormément en rapidité et en efficacité. Historiquement, les garages utilisent un système informatique pour l'accueil, puis un pour le diag, un logiciel de "devisage", un pour la planification de l'atelier, un autre pour la recherche de pièces... C'est ingérable ! Nous n'en sommes qu'aux prémices de ce qu'on peut faire, mais les tests en situation dans des ateliers en Allemagne et en UK, montrent la pertinence de la solution intégrée.

JA. Selon vous, les ateliers indépendants parviendront-ils à prendre le virage de la technologie ?

NF. Il est clair que tout se complique, du diagnostic à l'identification de la pièce de rechange, en passant par son remplacement, bien entendu… Notre rôle consiste à apporter un maximum d'informations techniques aux garages, de sorte qu'ils disposent au moins des armes pour se battre contre les réseaux de marques, en général mieux préparés avec leurs systèmes d'information propriétaires… Car il ne fait aucun doute que la rechange indépendante peut intervenir sur tous ces systèmes modernes, grâce à l'implication des fournisseurs de première monte, à qui il appartient de fournir les clés de ces marchés futurs. Bien sûr, tout le monde ne prendra pas le virage. Les plus anciens laisseront bientôt la place à des plus jeunes, plus rompus aux technologies liées à l'électronique et l'informatique.

JA. Que vous inspire le fait que les trois premiers équipementiers mondiaux soient allemands aujourd'hui ?

NF. Je suis Anglais donc en tant qu'Européen, je suis fier que l'industrie automobile européenne se montre si forte et dynamique ! Mais avant tout, je pense qu'il ne faut plus considérer le business en fonction de marchés domestiques et des nationalités des acteurs. Il y a un marché, mondial désormais, avec trois grandes régions, l'Amérique, l'Asie-Pacifique et l'Europe et des acteurs globaux. Oui, les trois premiers fournisseurs mondiaux, sont allemands de base, mais ce sont aujourd'hui avant tout des compagnies internationales. La véritable bonne nouvelle est bien que nos industries parviennent à rivaliser sur l'échiquier mondial avec leurs concurrents américains, chinois et japonais.

JA. Le rachat de TRW par ZF constitue-t-il un danger ou une opportunité ?

NF. Je dois être très prudent dans ma réponse. Nos portefeuilles produits sont parfaitement complémentaires pour un client constructeur, donc c'est une opportunité. Mais tout dépendra de la manière dont se déroulera l'intégration, puis la collaboration. Le process prendra peut-être six mois et nous en saurons un peu plus sur la façon dont les équipes collaboreront.
 

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