S'abonner
Industrie

L’avenir est aux BIC

Publié le 28 mai 2010

Par Armindo Dias
3 min de lecture
Les productions automobiles du Brésil, de l'Inde et de la Chine vont croître de 10 % par an jusqu'en 2015, d'après une analyse de l'assureur-crédit Euler-Hermes. La part de ces trois pays dans la production mondiale est passée de...
...11,3 % en 2005 à 28,7 % en 2009.

Il est vraiment temps de se mettre au chinois ! En effet, d'après une analyse de l'assureur-crédit Euler-Hermes, la production automobile chinoise va très fortement progresser jusqu'en 2015. Pour preuve : jusqu'à cette date, elle devrait enregistrer un taux de croissance annuel de 10 %, soit 1 point de plus que la croissance moyenne attendue au Brésil (9 %) et 1 point de moins que celle prévue en Inde (11 %). "Et cela devrait se poursuivre au-delà de 2015", estime Karine Berger, directrice marchés et marketing et chef économiste d'Euler-Hermes. Le taux d'équipement par tête d'habitant n'y est en effet que de 3 %, ceux de l'Inde et du Brésil étant de respectivement 1 % et 13 % (82 % aux Etats-Unis). Euler-Hermes s'attend en outre à ce que le revenu moyen par tête d'habitant y fasse la "culbute" en seulement cinq ans : l'assureur-crédit estime qu'il y passera de 6 000 dollars en 2008 à 11 000 dollars en 2015 (de 2 800 à 4 000 en Inde, de 10 500 à 12 000 au Brésil et de 47 000 à 48 000 aux Etats-Unis). En d'autres termes, les croissances chinoises, indiennes et brésiliennes sont appelées à reposer de moins en moins sur les exportations et de plus en plus sur les investissements entrants. De nouveaux acteurs mondiaux sont donc susceptibles d'apparaître dans le secteur automobile après 2015.

Une vraie volonté d'expansion

Et bien évidemment, il est fort probable qu'ils soient d'origine chinoise : le Brésil ne compte aucun acteur local et l'Inde, dont le marché intérieur se développe surtout sur le modèle du "super low-cost", ne peut véritablement s'appuyer que sur des conglomérats type Tata (ce dernier a repris Jaguar et Land Rover en 2008). "Si jusqu'ici l'excédent chinois a surtout été porté par l'activité équipementier et la production de pneumatiques, il y a une vraie volonté d'expansion en Chine", souligne Karine Berger. Geely et BYD sont bien sûr là pour le démontrer, ces constructeurs chinois ayant respectivement racheté Volvo et annoncé leur volonté de percer les marchés américains et européens. Enfin, on attend l'arrivée de Brillance, l'actuel n°1 chinois. Et autant dire que le gouvernement pourra leur venir en aide ou intercéder en leur faveur en cas de besoins. Les réserves de change de la Chine s'élèvent à pas moins de 2 200 milliards de dollars (260 en Inde, 240 au Brésil et 130 aux Etats-Unis). Près d'un tiers des réserves de change mondiales sont aujourd'hui concentrées dans l'Empire du Milieu. Oui, il est vraiment temps de se mettre au chinois. "Les BIC entament leurs Trente Glorieuses", confirme à sa façon Karine Berger.

Photo : Karine Berger, directrice marchés et marketing et chef économiste d'Euler-Hermes.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle