S'abonner
Industrie

La voiture connectée : le nec plus ultra des dispositifs mobiles ?

Publié le 18 mars 2014

Par La Rédaction
8 min de lecture
Si le potentiel de la voiture connectée ne fait plus de doute, le déploiement des technologies nécessaires et la bonne gestion des données sont loin d’être réglées.
Jean-Claude Bellando, directeur Solution Marketing Management chez Axway

L’Internet des objets (IdO) n’est pas un concept nouveau. De plus en plus, les entreprises connectent des dispositifs communicants à des réseaux afin de partager et d’analyser intelligemment les données collectées. D’ailleurs, d’après Cisco, le nombre d’objets intelligents connectés à Internet d’ici 2020 sera colossal et s’élèvera à 37 milliards. La principale nouveauté vient de l’application de l’IdO. L’industrie automobile n’échappe pas à ce phénomène comme en témoigne la “voiture connectée”.

Grâce aux progrès technologiques et à la révolution des applications, les constructeurs automobiles peuvent proposer une expérience de conduite sur mesure. Désormais, ils peuvent intégrer à leurs véhicules des applications mobiles qui permettent aux usagers de contrôler des fonctions telles que la climatisation, l’entretien, la navigation et même de mise à jour de leurs profils sur les réseaux sociaux en indiquant leur emplacement géographique.

La voiture connectée est déjà une réalité pour de nombreux fabricants qui proposent des systèmes permettant aux véhicules de se connecter à Internet par le biais de réseaux de téléphonie mobile. Néanmoins, la course à la voiture connectée n’est pas qu’une question de concurrence, elle répond également aux besoins des usagers. Selon le cabinet d’analyse Gartner, 47 % des clients voudraient pouvoir accéder à des applications mobiles dans leurs prochains véhicules. La demande étant actuellement à la hausse, les possibilités sont infinies. Mais comment cette partie va-t-elle se jouer ?

Une expérience de conduite résolument différente

L’échange de données avec nos véhicules est rendu possible par les interfaces de programmation d’applications (API). Les API, ou plus précisément les API REST, sont des programmes informatiques essentiels pour connecter des périphériques à Internet. Pour simplifier, l’API est le messager entre une application et un dispositif. Dans le contexte de la voiture connectée, c’est le véhicule qui fait office de dispositif.

Les applications mobiles pour voiture connectée sont conçues pour être utilisées à l’intérieur comme à l’extérieur du véhicule. Qu’il s’agisse d’écouter de la musique stockée sur un smartphone, d’afficher des mises à jour Facebook sur le tableau de bord, de trouver une place de parking ou de verrouiller et de déverrouiller sa voiture à distance, l’ère de la voiture connectée offre une expérience de conduite inédite. Et ce n’est que le début. Par exemple, Google travaille actuellement au développement de véhicules sans conducteur ; Ford étudie des capteurs portables capables de communiquer avec le véhicule pour lui indiquer si le conducteur souffre d’un problème de santé, et Apple souhaite utiliser des commandes vocales à la place du tableau de bord.

Il s’agit d’une incroyable opportunité de marché : d’après la société de recherche SBD et la GSMA, l’industrie mondiale de la voiture connectée vaudra 39 milliards d’euros en 2018, contre 13 milliards d’euros en 2012. Afin de profiter pleinement des possibilités offertes par l’Internet des Objets, les constructeurs devront toutefois tenir compte des éventuels défis de cette nouvelle ère de la mobilité intelligente.

Les failles de sécurité

Dans le secteur automobile, plus intelligent ne signifie pas automatiquement plus sûr. Bien que le concept de voiture connectée soit en partie motivé par la nécessité de renforcer la sécurité routière, il pose également de très sérieux problèmes de sécurité. En effet, non seulement les conducteurs deviendront des cibles potentielles pour les pirates, mais leurs données personnelles pourront être communiquées à des tiers non autorisés.

Les cyber-attaques deviennent toujours plus sophistiquées, plus fréquentes et leurs victimes plus nombreuses. Tout dispositif connecté à Internet peut ainsi devenir une cible. Ce nouveau type de voiture présente bien plus de risques de piratage que les véhicules traditionnels. Il est tout à fait possible pour un pirate de prendre le contrôle d’un véhicule conduit par une autre personne. De toute évidence, les conséquences du piratage automobile pourraient être extrêmement dangereuses. Imaginez les conséquences si un pirate déverrouille une voiture à distance ou coupe son moteur alors qu’elle est en marche. La menace de piratage automobile doit être prise au sérieux par les constructeurs sous peine de voir l’avenir de la voiture connectée remis en question.

Parallèlement à la cybercriminalité, ce concept suscite des préoccupations quant à la confidentialité des données tout comme le volume d’informations personnelles générées amène des interrogations. La propriété de ces données est au cœur d’un débat brûlant : qui peut la revendiquer, le conducteur ou le constructeur ? Les voitures connectées au Web connaîtront par exemple nos habitudes de conduite. Si nous dépassons régulièrement la limitation de vitesse ou envoyons un texto en conduisant, notre voiture nous dénoncera-t-elle ? Si au contraire nous roulons prudemment, aurons-nous des réductions sur notre assurance ? Pour notre sécurité, notre voiture devrait-elle avertir la police, ou serait-ce une intrusion dans notre vie privée ? À des fins de maintenance et en vue de garantir un service efficace, ces données appartiennent sans aucun doute au fabricant. Mais qu’en est-il des autres données recueillies ?

Il n’existe aucune réponse claire concernant la propriété des données d’une voiture connectée. À ce jour, les réglementations relatives à la protection de la vie privée sont rares. Seul le temps permettra de résoudre ce problème très complexe, une fois que l’usage des véhicules connectés sera répandu. D’ici là, les constructeurs doivent gérer et sécuriser les échanges et le traitement des données dans les véhicules.

L’accès et la protection des données seront parmi les enjeux majeurs de l’industrie automobile. En maîtrisant les API qui connectent leurs voitures à Internet, les fabricants automobiles pourront relever ces défis et se démarquer de la concurrence.

La gestion des API

On l’aura compris. Les API jouent un rôle clé dans l’élaboration de la voiture connectée. Or, si un pirate accède à une API, il peut être en mesure de prendre le contrôle d’une voiture sans l’autorisation du conducteur. Une gestion efficace des API englobe différentes solutions qui permettent la collaboration entre un véhicule et une application, comme l’enregistrement des développeurs et des applications, la distribution et la révocation de clés d’API et la gestion des versions d’API.

Sans visibilité, la sécurité est vaine. Les constructeurs automobiles doivent établir des politiques d’authentification et d’autorisation précises leur permettant de contrôler l’accès aux API en amont de la production, de surveiller en permanence l’utilisation des API, afin de détecter les événements inhabituels et d’intervenir immédiatement.

La technologie automobile progresse à un rythme effréné et la voiture est en passe de devenir le nec plus ultra des dispositifs mobiles. Les fabricants automobiles considèrent à présent les véhicules comme des plateformes de divertissement mobiles. La mise en place d’une stratégie de gestion des API constituerait la première et la plus efficace mesure pour garantir la sécurité virtuelle des voitures de demain.

La course à la voiture connectée est donc lancée. Les constructeurs qui prennent dès à présent des mesures intelligentes prendront une nette avance sur leurs concurrents.

Jean-Claude Bellando, directeur Solution Marketing Management chez Axway

----------
FOCUS - L’auteur

Depuis plus de 20 ans, Jean-Claude Bellando travaille dans le monde de l’édition de logiciels d’infrastructure (middleware) et a animé ou contribué à animer des équipes et des structures toujours à l’état de l’art. Il apporte son expérience dans différents domaines : un profil d’entrepreneur, une forte culture technique (conception d’un middleware orienté service en 1989, commercialisation de référentiel d’entreprise, de base de données objet,…), l’expérience du marketing et de la vente de middleware aux grands comptes et la capacité à mobiliser une équipe, des clients et des partenaires autour de solutions technologiques. Aujourd’hui, il est directeur Solution Marketing Management, responsable de la mise en marché des offres Axway en Europe.

--------
A propos d’Axway

Axway (NYSE Euronext : AXW.PA), leader du marché de la gouvernance des flux de données, est un éditeur de logiciels comptant plus de 11 000 clients du secteur privé et public dans 100 pays. Depuis plus de 10 ans, Axway fournit aux grandes entreprises des solutions technologiques permettant de mieux gérer les flux de données stratégiques circulant dans l’entreprise, avec l’extérieur entre partenaires, au sein des communautés B2B, vers le cloud et les périphériques mobiles. Nos solutions sont proposées pour une gestion sur site (on premise) ou hébergées dans le cloud, avec une gamme complète de services. Elles couvrent notamment les domaines de l’intégration B2B, de la gestion des transferts de fichiers (MFT – Managed File Transfer), de la gestion des API et des identités ainsi que de la sécurisation des emails.

Axway, dont le siège social est en France et la direction générale basée aux Etats-Unis, compte 22 filiales déployées dans 17 pays dans le monde.

• Pour plus d’informations, consultez le site web : www.axway.fr ou contact@axway.com

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle