La liste des demandes de la PFA pour son plan de décarbonation
C'est une obligation depuis la loi Climat et Résilience de 2021. Les filières les plus émettrices en carbone doivent présenter une feuille de route pour devenir neutre en émission de CO2 d'ici 2050.
Responsable de 32% du total des émissions de CO2, la présentation de la filière automobile était donc attendue ce mercredi 24 mai 2023, au ministère de la Transition écologique.
Certes, dans l'automobile, la grande majorité des émissions sont issues de l'usage de la voiture. Avec un poids de 78 % de l'empreinte carbone contre 20 % dans la phase de fabrication. Côté usage, la mission devrait être remplie dans les temps avec notamment l'interdiction de ventes de véhicules thermiques imposée par la Commission européenne.
Reste que ce règlement en concerne que les véhicules neufs et ne traite pas le parc roulant. En effet, selon les prévisions de la PFA issues du cabinet Alix Partners, 53 % du parc à horizon 2040 affichera des véhicules électriques et donc zéro émission. "Mais pour y parvenir, il faut que les ventes de véhicules électriques pèsent la moitié du marché annuel... La pente est raide. Surtout qu'en 2022, nous n'en sommes qu'à 202 000 véhicules et que la demande semble se ralentir", fait remarquer Marc Mortureux, directeur général de la PFA.
Décarboner de l'usage
D'autres leviers sont donc indispensables pour parvenir à ce zéro carbone en terme d'usage. Biocarburants de nouvelle génération, covoiturage, autopartage, report modal font partie de la liste évoquées par la PFA, sans pour autant trop y croire. Les enjeux sont multiples pour continuer à porter le véhicule électrique. D'une part, il s'agit de pousser les entreprises, qui pèsent la moitié des ventes de véhicules neufs, à verdir leurs flottes. De l'autre, les bornes de recharge doivent continuer à se multiplier. Sans oublier, les aides à l'achat qui ne doivent surtout pas faiblir.
A lire aussi : Les composantes du futur bonus automobile
"La PFA a clairement plaidé auprès du gouvernement pour un bonus automobile, un peu à l'image de l'Ira (Inflaction Reduction Act) instauré aux États-Unis. les pouvoirs publics ont repris cette idée mais nous avons quand même une inquiétude. Que les objectifs d'empreinte carbone ne se transforment un peu en usine à gaz", poursuit Marc Mortureux.
L'inconnu du prix de l'énergie
Si la production ne pèse que 20 % de l'empreinte carbone de l'automobile, elle cumule tous les enjeux industriels du moment. Le prix de l'énergie n'est pas le moindre. D'autant que d'ici 2025, prendront fin les tarifs régulés laissant la porte ouverte à un système où les prix seront forcément plus élevés.
Ce serait, selon nos confrères des Échos l'une des raisons qui auraient poussé Envision, le partenaire de Renault à Douai (59), à repousser d'autres annonces d'investissements.
Le prix de l'électricité en France reste deux à trois fois plus élevé qu'aux États-Unis ou en Chine. Le sujet est aussi sensible pour les matières premières. Des briques d'investissements et de localisation se mettent en place mais un maillon essentiel à ce jour n'a pas encore trouvé de solution comme notamment celui du raffinage pour les batteries, voire du recyclage des matières de celle-ci qui pour l'instant reste l'apanage de l'Asie.
"Nous sommes une filière qui a déjà été beaucoup mobilisée et nous devons donner du temps à notre industrie pour monter toute la chaine de valeur", estime la PFA.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.