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Industrie

La Fiev prépare les équipementiers à l'après-crise

Publié le 23 septembre 2020

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Alors que le chiffre d'affaires de la branche des équipementiers automobiles s'affiche déjà en baisse au bilan de 2019, la Fiev prépare ses adhérents aux nouveaux enjeux de l'industrie automobile. Elle organise pour ce faire des conférences en régions et milite pour une accentuation de la formation vers les nouveaux métiers du secteur.
La France se place parmi les pays où le coût de main d’œuvre reste parmi les plus élevés avec un coût horaire de 36,6 euros, selon les données Eurostat reprises par la Fiev

 

Une baisse de PIB dans le secteur automobile évaluée à 10 % en Europe, à 8 % aux Etats-Unis en 2020 et, dans le meilleur des cas, un retour à la croissance en 2021 de 6 % : les dernières prévisions du FMI ne donnent pas le sourire au secteur de l’équipements automobiles. Pour la quatrième année consécutive, le solde commercial français de la branche des équipementiers s’affiche en négatif et plonge à 4,612 milliards d’euros. Une dégradation de plus d’un milliard d’euros par rapport à 2018, liée à un repli de 4,2 % de exportations.

 

C’est dans ce contexte que la Fiev vient d’éditer son rapport annuel sur les chiffres clés de la branche des équipementiers. Ainsi, bien avant la crise sanitaire qui se poursuit, associée à une crise économique, l’activité des usines françaises d’équipements automobiles avait déjà légèrement baissé (-0,9 % en 2019) pour atteindre le chiffre d’affaires de 18,56 milliards d’euros. Ce dernier reste au même niveau qu’en 2011, mais, par comparaison, le chiffre d’affaires des équipementiers atteignait 22,7 milliards d’euros en 2007, avant la crise financière. Jamais ce niveau n’a été atteint à nouveau depuis ces douze dernières années.

 

Et la crise sanitaire et économique de 2020 ne devrait pas améliorer les choses. "Notre souci est à ce jour le manque de visibilité. Le problème est moins la conjoncture actuelle que notre situation à la fin du premier trimestre 2021, lorsque les premières échéances des PGE (prêts garantis par l’Etat) tomberont", explique Christian Janson, vice-président de la FIEV, en charge de la communication.

 

 

La formation au coeur des préoccupations 

 

De la même manière, le besoin d’adaptation des compétences de la filière est grandissant. "Nous poussons nos adhérents à apprendre aussi d’autres métiers pour former et reformater les équipes sur les nouvelles technologies. Beaucoup de formation formations doivent être mises en place pour préparer l’avenir. Nous devons également gérer le gouffre qui sépare l’université et les entreprises", poursuit Christian Janson. Ainsi, le rapport de la Fiev met en exergue la transformation du marché automobile vers le véhicule électrique, connecté et autonome, entraînant un besoin croissant d’expertise en ingénierie dans les domaines du big data, de l’intelligence artificielle, de l’électronique et de l’électricité de puissance, l’électronique embarquée, la cybersécurité…

 

La Fiev lance ses Matinales en région  

 

Des sujets qui notamment seront l’objet de matinées de conférences en régions pour être au plus près des besoins des adhérents et des clients de la Fiev. "Nous sommes partis du principe que notre syndicat était un peu trop "parisien" et que nous devions apporter les services dont nos adhérents avaient besoin, au plus près », avance Christian Janson.

Les Matinales de la Fiev débuteront leur tour de France le 7 octobre 2020 à Besançon avec deux sujets majeurs : de l’usine 4.0 à 4.h, puis la transition énergétique avec les mix de solutions du thermique à l’hydrogène. "Le choix des sujets se fait en fonction des besoins. La Franche Comté étant un territoire très axé sur l’hydrogène, il était logique d’aborder ce thème essentiel notamment suite à l’annonce des investissements du gouvernement pour développer une filière hydrogène décarbonée. La France est le premier pays à proposer un plan pour développer de l’hydrogène vert en quantité suffisante", observe Christian Janson

 

Le besoin de formations chez les équipementiers fait écho aux chiffres des effectifs déjà en baisse dans le secteur. En effet, le rapport annuel du syndicat fait état d’une contraction de 0,8 % du nombre de salariés dans la branche, pour atteindre 70 864 emplois au 31 décembre 2019. En 2007, les effectifs atteignaient 114 446 personnes.

 

Au-delà de la formation, se pose également le problème du coût de la main d’œuvre. La France se place parmi les pays où ce coût reste parmi les plus élevés avec un coût horaire de 36,6 euros, selon les données Eurostat reprises par la Fiev. Il est ainsi supérieur à celui de l’Allemagne (35,6 euros) mais surtout de l’Espagne (21,8 euros), de la Slovénie (19 euros), de la République Tchèque (13,5 euros) ou encore de la Slovaquie (12,5 euros) et bien sûr de la Roumanie (7,7 euros), des pays où une industrie automobile est présente.

 

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