La dématérialisation se poursuit
Lorsque le mois dernier Parrot a dévoilé son Android, le fabricant français n’a fait que confirmer une tendance de fond : l’avenir des autoradios est à la connectivité ou ne sera pas ! Tous les projets, qu’ils soient encore en laboratoire ou prêts à envahir les étagères, convergent dans la même direction. Les liaisons filaires seront d’ici quelques mois reléguées au rang d’antiquité. Et ce, pour la simple raison qu’elles n’offriront pas le niveau d’intégration que les consommateurs demandent. “Il faut de l’interaction avec les smartphones”, argumenteront tous les spécialistes du secteur.
Ces derniers terminaux ont apporté Internet dans les habitacles. Mais sur le plan du confort et de la sécurité, il y avait des progrès à faire. Une piste qu’a explorée à sa manière Oxygen avec le O’Car l’an passé et avec le O’Dock, prochainement (voir notre encadré). Chez Kenwood, un produit connecté est à l’étude mais ne sortira pas avant 2012, voire 2013. Ce qui pourrait laisser une opportunité à Alpine, dont la solution consisterait à s’appuyer sur les capacités techniques desdits smartphones. “On pourrait alors récupérer des applications utiles et les diffuser sur l’écran”, imagine Nicolas Mougenot, directeur général d’Alpine France. Il évoque alors l’appellation de Integrated Cloud System (ISC) pour désigner la prochaine génération de produits.
Bas de gamme “A” ou haut de gamme “B”
Sur la durée de vie d’un véhicule, soit environ 8 ans, le poste autoradio est renouvelé en moyenne 2,5 fois. Un turn-over rapide qui devrait faire le jeu de la révolution. S’il faut segmenter la clientèle, alors disons que les études différencient les jeunes, consommateurs de produits sans mécaniques, des adultes, tournés vers les postes laser et USB, et des CSP+, amateurs de navigation et de connexion Bluetooth.
En 2010, les produits sans mécaniques ont vu leurs volumes croître de 40 %, les postes CD MP3 ont progressé de 20 %, tandis que les écrans multimédias (200 à 499 euros) ont accusé un retrait de 50 %, explique-t-on chez un fabricant. Un constat que personne n’a su expliquer. Y a-t-il eu un report vers les systèmes de navigation 2-DIN ? Cela justifierait les 20 % de croissance.
D’après les données GfK, les autoradios et amplis ont représenté 1,114 million de pièces (- 1,9 % par rapport à 2009) pour une valeur totale de 92,3 millions d’euros (- 13,5 %). Toutefois cette étude est assez restreinte, elle ne prend pas en compte les grossistes, les revendeurs et les concessionnaires. “On subit une baisse en valeur car les prix de vente sont en baisse”, analyse-t-on chez Kenwood. Est avancé le montant de 110 euros en moyenne par panier.
Un engrenage de guerre commerciale qui n’a pas épargné des acteurs historiques, tels Pioneer. Une bataille que même l’innovation aurait du mal à enrayer, selon certains. A travers les promotions réalisées en centre auto, on pousse les entrées de gamme des marques, tandis qu’Internet favoriserait la diffusion des modèles haut de gamme de marque B… et des profits qu’ils génèrent.
L’année 2011 est pleine d’incertitude. Le secteur tablait sur une stabilité, or les événements japonais de mars pourraient conduire à une révision des ambitions, car au début de l’année, les revendeurs avaient eu tendance à réduire la voilure lorsqu’il s’agissait de faire des réserves et cela pourrait leur coûter cher aujourd’hui.
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ZOOM
O’Dock : Idem en plus simple
MedPi 2010, Oxygen dévoilait le O’Car, un produit hybride à la croisée de l’autoradio et de la station d’accueil, dédié aux produits Apple (iPod Touch et iPhone). MedPi 2011, le fabricant remet le couvert avec le O’Dock. Aucune révolution, il s’agit en fait du même produit sans la nécessité d’échanger l’autoradio pré-installé. La diffusion se fait par “l’injection de sonorité via la prise antenne”, résume Adrien Bruckert. Pour schématiser plus concrètement, le O’Dock est un boîtier intermédiaire entre le smartphone et l’autoradio. Connecté au premier au moyen du Bluetooth, il s’implante entre l’antenne et le poste. En cas d’appel téléphonique, il simule alors une information trafic qui prend le pas sur la réception et fait basculer le système sur le téléphone. Vendu 149 euros, il nourrit des “ambitions optimistes”. Pour mémoire, le O’Car a été repositionné 100 euros moins cher, à 199 euros. Oxygen pourrait enrichir son catalogue de 2 à 3 autres sorties, au cours du second semestre.
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