Influente et forte : la nouvelle PFA
Ils sont 400, a rappelé Michel Rollier, président de la PFA, en marge des Ateliers, sur un ton admiratif. Les 400, ce sont les professionnels de l’automobile, à tous les niveaux de la filière, qui donnent, bénévolement, de leur temps à la PFA, participent à des commissions de travail, échangent leurs données, reçoivent leurs homologues, leurs fournisseurs, leurs clients pour mieux en définir les besoins et les réponses à ces besoins. Au-delà des mots, des discours, de la nouvelle charte graphique, c’est ce succès permanent et croissant que Michel Rollier a tenu à souligner, en accord avec Eric Poyeton et Jean-Luc Brossard, qui œuvrent à ses côtés.
Cette mobilisation permet aujourd’hui d’envisager la "Nouvelle France Automobile" et d’en dessiner les contours en fixant des objectifs forte et simples à énoncer. A commencer par la première priorité, développer les "Road Maps", R&D à l’intention de tous les acteurs de la filière avec le concours des Pôles de compétitivité, des Aria et de la SIA. "Il s’agit de mieux diffuser auprès des entreprises les grandes orientations vers lesquelles tendent les constructeurs et les équipementiers, les innovations technologiques de demain. Les entreprises éprouvent parfois des difficultés à percevoir les grandes attentes des équipementiers en matière d’innovation", a commenté Michel Rollier.
En s’appuyant sur les constructeurs et les équipementiers de rang1, assumant leur rôle de "tête de filière", la PFA sera le facilitateur des relations entre les acteurs, surtout en ce domaine de l’innovation : "Aller plus loin avec les feuilles de route diffusées sur l’ensemble du territoire pour mieux comprendre les briques technologiques." Le rôle du CRA (Comité de la Recherche automobile) devient donc fondamental. Michel Rollier a également insisté sur "les capacités d’innovation que recèlent les PME et les ETI, partout en France, des entreprises qu’il convient d’informer sur les grandes tendances pour aller dans le même sens".
Parmi les grands challenges de demain, dont huit ont été retenus par la PFA, Jean-Luc Brossard en a évoqué rapidement trois, comme la "voiture propre" (hybride, électrique, évolution des véhicules thermiques, etc.), "l’automatisation", (donner plus de sûreté aux véhicules, aides à la conduite, voiture autonome, etc.) ou encore le "véhicule connecté" (dans toutes ses formes, véhicules connectés à l’environnement, entre eux, avec les infrastructures, etc.), mais aussi les nouvelles mobilités, jusqu’au service… "ll n’est parfois pas nécessaire d’aligner 4000 chercheurs pour découvrir une innovation majeure, c’est pourquoi nous attendons beaucoup de la relation avec les pôles de compétitivité", a souligné Michel Rollier, avant de préciser que les "Road Maps" allaient dans les deux sens...
Déterminer les emplois de demain
Dans le prolongement des échanges d’informations que la PFA initiera entre les acteurs, sera formalisée "une gestion prévisionnelle des compétences" ou comment, avec une meilleure définition des évolutions stratégiques, il devient plus aisé d’aiguiller les formations, les qualifications, les profils de demain. Eric Poyeton a ainsi mis l’accent sur le rôle à jouer avec les campus des métiers et des qualifications en région. Evoquant la structuration d’un processus "force du global et surtout du local", Eric Poyeton a indiqué que les efforts seront principalement portés sur les cinq grandes régions automobiles. "La dynamique, pour l’émergence à terme de cinq campus des métiers et qualifications 'filière automobile' est engagée dans nos régions où cette filière représente un enjeu économique et d’emploi majeur", a-t-il souligné. Se projeter pour préparer en région les réponses aux besoins à venir est un programme essentiel de la PFA.
Autre grand chantier qui vient en complément naturel des précédents, le travail sur l’efficacité industrielle de PME et ETI, "tout ce qui peut renforcer le tissu industriel" en "pool" avec les Aria et les pôles de compétitivité. Cette démarche touche des milliers d’entreprises et une centaine d’ETI, ces mêmes ETI dont la "Task Force" (fondée par Emmanuel Macron) parlera lors de son rapport de juillet afin d’établir un dialogue constructif.
Il sera question aussi d’internationalisation et de comment aider les entreprises à l’export. Sur ce dernier point, l’apport de la Fiev et de son nouveau président Jacques Mauge sera majeur puisque le comité de pilotage des actions sera centralisé à la fédération "avec des équipes que nous n’avons pas, pour que les PME puissent bénéficier de leur savoir-faire dans le développement international".
Enfin, on ne saurait conclure sans évoquer le rôle de la PFA comme animateur des relations de la filière, qui produit une grande enquête sur les relations clients fournisseurs en s’appuyant sur ce qui fonctionne bien ! Comme le précisent Eric Poyeton et Michel Rollier, "l’enquête ne porte pas sur l’application de normes, mais mesure la qualité de la relation clients fournisseur, l’apport de l’humain étant primordial. En valorisant ce qui marche bien comme les entreprises leader de la relation, on mise sur la composante humaine de la relation". Une bonne manière de revenir sur les 400 bénévoles…