François Fillon : France, Europe et sortie de crise
Cette ambition est pleinement compatible avec nos engagements européens. Nous sommes convaincus qu'il est nécessaire de la porter à ce niveau, afin de bâtir une Europe industrielle plus forte face à la concurrence d'autres parties du monde. A 27 Etats membres, nous pouvons lancer des projets d'envergure tel que Galileo, mais aussi lutter plus efficacement contre toutes les formes de dumping, social ou environnemental, et obtenir une meilleure réciprocité en termes d'ouverture des marchés. Un ambassadeur de l'industrie, rattaché au ministre chargé de l'industrie et à celui des affaires européennes, sera prochainement nommé pour promouvoir ce nouveau pacte industriel européen.
JA. Lors du Mondial de l'Automobile 2006, Madame Christine Lagarde affirmait : "quand l'Allemagne éternue, nos constructeurs s'enrhument". Admettez-vous le fondement de cette formule ?
FF. L'Allemagne est notre premier partenaire commercial et, bien sûr, lorsque sa situation s'assombrit, notre économie en pâtit. C'est vrai pour l'ensemble de notre économie, c'est vrai pour l'automobile, notamment pour les équipementiers qui ont su diversifier leur clientèle.
JA. Avec un peu de recul, quelle analyse faites-vous de la crise automobile et quel regard portez-vous sur l'action de votre gouvernement dans ce contexte ?
FF. Nous avons dû faire face à une crise d'une brutalité et d'une dimension sans précédent. Tout le monde s'accorde à dire que nous avons agi avec une grande rapidité, ce qui a permis de relancer le marché et l'activité industrielle. De plus, je suis satisfait que nous l'ayons fait avec l'ensemble de la filière et de ses acteurs, notamment les organisations syndicales, en établissant un constat partagé sur la situation et les solutions qui ont pu être concrétisées en quelques semaines.
JA. A propos de crise, diriez-vous que le pire est derrière nous ?
FF. La crise a été douloureuse pour nos concitoyens mais elle a été moins forte que chez la plupart de nos partenaires. Notre PIB a fléchi deux fois moins en 2009 que dans le reste de la zone Euro.
Les enquêtes de conjoncture nous disent que le climat des affaires s'est nettement amélioré en mars chez les industriels. C'est le résultat des mesures que nous avons prises pour améliorer la compétitivité de nos entreprises et notamment la suppression de la taxe professionnelle. L'investissement des entreprises qui était en chute depuis 7 trimestres consécutifs devrait redémarrer au cours de la première partie de cette année.
En 2010, les institutions financières internationales sont unanimes pour considérer que la croissance française sera une des plus élevées de la zone Euro.
Le marché de l'emploi traverse une période difficile, ce qui est inévitable au vu de l'ampleur de la récession intervenue à l'hiver 2008-2009. Mais une tendance à la stabilisation de l'emploi est à l'œuvre. Il y a donc des signes positifs, mais il faut rester vigilants et très mobilisés.
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