Faurecia serre encore en Europe
Yann Delabrière, patron de Faurecia, nous confiait le mois dernier que, "de 2006 à 2009, nous avons réalisé une période de restructuration très douloureuse en Europe. Cette phase est terminée, même si nous n’excluons pas d’autres ajustements à l’avenir, selon les volumes de nos clients".
Or, si Faurecia continue à ouvrir des sites, particulièrement en Europe de l’Est (Roumanie, Pologne, République tchèque), notamment pour servir ses clients allemands et russes, le groupe vient de confirmer la suppression de 1 500 postes en 2012, annonçant également une restructuration du même acabit en 2013, avec de nouveau 1 500 emplois à supprimer sur le Vieux Continent.
Il s'agit bien entendu de réduire les coûts, sur des marchés dont la mauvaise tenue est, de surcroît, largement mise en perspective par les bons résultats enregistrés sur l'activité en Asie et aux Etats-Unis. Du coup, il faut bien rassurer des investisseurs qui voient d'un mauvais œil la récession économique en Europe, pour l'avenir de leur capital engagé.
La filiale à près de 60 % de PSA n'a, pour l'heure, pas précisé la nature des postes concernés, ni les pays, et encore moins les sites. Néanmoins, si les conséquences sociales sont lourdes, les marchés, qui ont accueilli tristement la nouvelle avec un titre en chute de près de 3 % ce matin, devraient vite se reprendre et faire l'analyse que le groupe français s'adapte au nouvel ordre économique et industriel mondial. Et comme les ventes de Faurecia en Europe ne devraient pas rebondir avant 2014, on peut aussi croire que la triste hémorragie sociale aurait pu être encore pire dans les deux ans à venir, si le groupe ne mettait en place un garrot dès aujourd'hui.