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Industrie

Faurecia marque le pas, avant des lendemains meilleurs

Publié le 26 février 2013

Par Frédéric Richard
4 min de lecture
L’équipementier français Faurecia, filiale de PSA, a présenté des résultats mitigés, consécutifs à une politique ambitieuse de développement et à une conjoncture économique difficile. Les investissements désormais consolidés, la santé devrait revenir.
Au regard des résultats enregistrés en 2012, Faurecia ne versera pas de dividendes à ses actionnaires pour cet exercice.

Yann Delabrière, président-directeur général de Faurecia, s’est prêté au jeu des résultats annuels de son groupe, en compagnie de Franck Imbert, directeur financier. Ce dernier a annoncé un chiffre d’affaires total de 17,4 milliards d’euros, en hausse de plus de 7 %. Une bonne nouvelle, 2012 devenant une année record pour l’acquisition de nouveaux contrats, dont plus de la moitié hors Europe. Néanmoins, le résultat net s’écroule à 142 millions d’euros, contre plus de 370 en 2011, soit une baisse de plus de 60 %. Pour résumer, Faurecia a vendu plus, mais gagné moins. Du coup, la marge opérationnelle s’établit à 514 millions d’euros, soit 3 % du chiffre d’affaires total, par rapport aux 4 % de 2011. Bien entendu, c’est le déclin de la production automobile européenne qui impacte lourdement ce chiffre. La dette du groupe s’en ressent invariablement et gonfle de plus de 45 %, à 1,8 milliard d’euros.

Dépenses nécessaires

Côté répartition géographique, sans surprise, l’Europe s’effondre, avec un CA en baisse de 6 %. Faurecia a donc pratiqué des ajustements de coûts directs en 2012, avec près de 83 millions dépensés pour les restructurations en tous genres et se lancera dans la chasse aux coûts indirects en 2013. L’activité européenne en berne est compensée par les très nettes progressions des ventes enregistrées en Asie (+ 24 %) et en Amérique du Nord (+ 41 %). Sur ce dernier marché, on rappelle que la forte progression du CA est à mettre au crédit de nouveaux programmes, qui ont aussi “coûté cher à mettre en place, et ne rapportent pas encore autant qu’ils le devraient ou le pourraient”, comme l’a souligné Yann Delabrière. D’autre part, le rachat de l’usine Ford de Saline, dans le Michigan, contribue au résultat à hauteur de 280 millions d’euros.

Compte tenu de ces chiffres, Faurecia cherche logiquement à réduire sa dépendance au marché européen, qui représente encore près de 56 % de son CA global sur l’année, mais qui a tendu à baisser sur la fin de l’exercice 2012. Pour ce faire, les investissements du groupe diminuent sur le Vieux Continent, avec un glissement des sommes vers les pays les plus profitables, dont les budgets alloués ont augmenté de plus de 30 % en 2012.

Et demain ?

Le groupe détient aujourd’hui un bel équilibre de clientèle chez les constructeurs avec, fait notable, un groupe VW qui représente désormais 25 % des ventes, devant PSA (14 %), sur l’ensemble de l’année. Et, sur le second semestre, c’est même Ford qui s’octroie la seconde place du podium client avec 15 % ! Les autres constructeurs, Renault, Daimler, BMW, Chrysler et GM, affichent entre 6 et 8 %.

Investissements hors Europe, croissance externe, restructurations sur le Vieux Continent, répartition de la clientèle, Faurecia a mis en place une stratégie agrégeant défense et attaque, pour faire face à une année 2013 qui ne devrait pas voir d’amélioration flagrante. C’est dans ce contexte que l’équipementier poursuit sur sa lancée avec, en ligne de mire, des lendemains meilleurs d’ici 2016. Ainsi, Faurecia met en place un programme d’amélioration de la productivité en Amérique du Nord. D’autre part, une large politique d’ajustement des coûts fixes va voir le jour en Europe. On parle d’un objectif de réduction de l’ordre de 50 millions d’euros l’année prochaine et de 100 millions d’euros par exercice dès 2014. Enfin, les capacités de production de Faurecia couvrant l’ensemble des régions automobiles, aucune ouverture de site n’est prévue en 2013.

Quant au sujet d’une hypothétique revente des actifs de Faurecia que possède PSA (57,4 %), Yann Delabrière s’est dit paré à toute éventualité, tout en soulignant qu’une telle décision n’était pour l’heure pas à l’ordre du jour. Une information confirmée quelques heures plus tard par la direction du groupe automobile français, à l’occasion de la publication annuelle de ses résultats.
 

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